Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
De récentes études montrent que le personnel de la sécurité publique (PSP) fait face à des taux de risque plus élevés de troubles de santé mentale que la population générale. La santé mentale des civils qui travaillent dans les milieux de la sécurité publique est moins examinée. Dans les organisations de police, par exemple, on retrouve des commis, le personnel des communications, les analystes de données, etc. Bien qu’ils ne soient pas assermentés, ces employés peuvent aussi être exposés à des événements ou du contenu possiblement traumatisants. L’objectif de la présente étude est :
- D’examiner la prévalence des symptômes de troubles de santé mentale dans l’ensemble de l’organisation de police, y compris les policiers et les employés civils;
- De comparer les deux groupes l’un à l’autre ainsi qu’à la population générale.
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
Les participants ont été recrutés via courriel par deux divisions de la GRC dans l’Ouest canadien (Alberta et TN-O). Ils ont répondu à des questionnaires évaluant les symptômes de Trouble de stress post-traumatique (TSPT), de Trouble dépressif caractérisé (TDC), Trouble d’anxiété généralisée (TAG), et le Trouble d’usage de l’alcool (TUA), ainsi qu’à un questionnaire évaluant la résilience. Nous avons obtenu 513 réponses (201 de civils et 312 de policiers).
Qu’avons-nous découvert?
- 26 % des participants présentaient des symptômes liés à au moins un trouble de santé mentale.
- Les civils étaient significativement plus susceptibles de présenter des symptômes que les policiers (32,8 % comparativement à 22,7 %). Les deux groupes avaient des niveaux de dépistages positifs de troubles de santé mentale plus élevés que la population générale (10,1 %).
- La plus importante différence était dans l’évaluation de la dépression, où les civils présentaient moins souvent de symptômes de dépression que les policiers. Cependant, les policiers présentaient plus souvent de symptômes de mauvais usage d’alcool que les employés civils.
- Il n’y avait aucune différence dans l’évaluation de la résilience.
Quelles mesures prendre maintenant?
Des limitations existent dans une étude fondée sur des sondages, et l’échantillon de cette étude est de petite taille. Toutefois, les résultats reflètent ceux d’autres études auprès du PSP. Les résultats suggèrent que les employés civils qui travaillent dans le milieu du maintien de l’ordre peuvent faire face à un risque plus élevé de troubles de santé mentale liés à des traumatismes comparativement à la population générale. Il est important d’élargir les efforts de protection de la santé mentale des policiers à tout le personnel des organisations de police. En reconnaissant que les employés civils peuvent être aux prises avec des problèmes de santé mentale de la même manière que les policiers, les organisations peuvent ainsi améliorer le milieu de travail de tous les employés.
La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
Article d’origine :Lentz, L., Silverstone, P.H. & Krameddine, Y.I. 2020. High rates of mental health disorders in civilian employees working in police organizations.
Frontiers in Psychology, 28 May 2020. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2020.01031
Sommaire préparé par E. Kossick, et édité par B. Barootes et Y. I. Krameddine.
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.