Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude ?
Les membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), tout comme le personnel de la sécurité publique (PSP), sont souvent exposés à des événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique (ÉPTP) qui contribuent aux taux élevés de prévalence des blessures de stress post-traumatique (BSPT). En conséquence, les membres actifs de la GRC rapportent des niveaux élevés de symptômes de troubles de santé mentale, comme le trouble d’usage de l’alcool, le trouble d’anxiété généralisée, le trouble dépressif caractérisé, le trouble panique et le trouble de stress post-traumatique. La participation à des suivis en santé mentale réguliers a été associée à moins de symptômes de santé mentale rapportés, et pourrait s’avérer être un outil accessible pour soutenir la santé mentale des membres de la GRC. L’étude en cours évalue les relations entre les symptômes autoévalués en santé mentale et le fait de répondre à des sondages quotidiens parmi les cadets de la GRC durant la formation, afin de déterminer si les suivis quotidiens en santé mentale seraient associés à des améliorations aux symptômes autoévalués de trouble de santé mentale.
Qu’est-ce que l’étude a accompli ?
La présente étude fait partie d’une plus grande étude de la GRC, conçue pour évaluer l’impact des compétences enseignées afin de mieux protéger les membres contre les blessures de stress post-traumatique (BSPT). Vous pouvez consulter le sommaire de recherche du protocole de l’étude, déjà publié ici.
Les cadets de la GRC, qui suivent le Programme de formation des cadets (PFC) de 26 semaines, répondent au moins une fois par jour à un questionnaire d’autoévaluation portant sur l’humeur, le bien-être physique, l’état émotionnel, les heures de travail, les heures de sommeil, la qualité du sommeil et les activités sociales durant le PFC ; en plus d’évaluer les symptômes de trouble de l’usage de l’alcool, du trouble d’anxiété généralisée, du trouble panique, du trouble dépressif caractérisé ainsi que du trouble de stress post-traumatique, avant et tout au long de leur formation. Les données démographiques comme le sexe, l’état matrimonial et l’éducation ont aussi été examinées. Au total, 394 cadets ont participé à l’étude et ont répondu à un total de 15 400 sondages quotidiens.
Qu’a-t-on découvert ?
Les données ont indiqué une relation inverse entre les scores de symptômes de santé mentale autoévalués et le nombre de sondages quotidiens remplis par les cadets. Sans considération des différences aux données sociodémographiques, les cadets qui ont répondu à un plus grand nombre de sondages quotidiens durant leur formation ont rapporté des scores plus faibles de symptômes liés aux troubles de santé mentale. Les résultats sont conformes aux données probantes existantes indiquant que les sondages quotidiens permettent d’être plus conscient de l’état émotionnel, de reconnaître les changements d’humeur, et de mieux gérer soi-même les symptômes, ce qui peut réduire les symptômes de trouble de santé mentale dans l’ensemble.
Quelles mesures prendre maintenant ?
La présente étude indique que le suivi quotidien de la santé mentale est associé à des améliorations de la gravité des symptômes autoévalués chez les cadets durant la formation. Les résultats actuels, et davantage de recherche pourraient appuyer la recommandation d’ajouter l’autoréflexion au PFC comme mesure proactive afin de potentiellement atténuer l’impact des ÉPTP tout au long du service des membres de la GRC. Les résultats suggèrent aussi que le suivi quotidien des symptômes de trouble de santé mentale chez les membres actifs de la GRC pourrait de même contribuer à atténuer la gravité du trouble de santé mentale, et possiblement façonner des soutiens en santé mentale ciblés pour les membres.
Les résultats actuels permettent de continuer à avancer le tout premier Plan national d’action relatif aux Blessures de stress post-traumatique au Canada, y compris un investissement supplémentaire pour soutenir la santé et le bien-être des membres du personnel de la sécurité publique.
L’Étude de la GRC est financée par la GRC, le gouvernement du Canada, et le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. L. M. Lix est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les méthodes d’amélioration des données électroniques sur la santé. O. Afifi est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les traumatismes de l’enfance et la résilience. H. Stewart est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dépendances et santé mentale. Le développement, les analyses et la diffusion du présent article ont été rendus possibles grâce à une généreuse et très appréciée subvention de la Fondation Medavie.
La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
Étude d’origine :
Teckchandani, T. A., Shields, R. E., Asmundson, G. J. G., Nisbet, J., Krakauer, R., Andrews, K. L., Maguire, K. Q., Jamshidi, L., Afifi, T. O., Lix, L. M., Brunet, A., Sauer-Zavala, S., Krätzig, G. P., Neary, J. P., Sareen, J., & Carleton, R. N. (2023). Daily survey participation and positive changes in mental health symptoms scores among Royal Canadian Mounted Police cadets. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2023.1145194 Frontiers in Psychology, 11, 1036. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2020.01036
Rédigé par T. Teckchandani et K. Vincent
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.