Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude ?
Dans l’exercice de leurs fonctions, les membres du personnel de la sécurité publique (PSP) sont souvent exposés à des événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique (ÉPTP). L’exposition aux ÉPTP et à d’autres facteurs de stress professionnel qui touchent le PSP sont associés à une prévalence plus élevée de blessures de stress post-traumatique (BSPT), comme le trouble de stress post-traumatique (TSPT), le trouble dépressif caractérisé (TDC), le trouble d’anxiété généralisée (TAG), le trouble panique (TP), le trouble d’anxiété sociale (TAS) et le trouble de l’usage de l’alcool (TUA). Le taux de prévalence est de cinq fois celui de la population générale du Canada.
L’activité physique a été associée à des baisses modérées des symptômes de troubles de santé mentale, comme le TSPT, le TDC, le TAG, le TP, le TAS ainsi que le TUA. Il y a actuellement peu de recherches qui évaluent le rôle de l’activité physique sur les symptômes de troubles de santé mentale parmi le PSP. La présente étude a été conçue dans le but d’évaluer le lien entre l’activité physique et les symptômes déclarés de troubles de santé mentale des cadets de la GRC, afin de déterminer si l’activité physique pourrait être une intervention ou une addition bénéfique à la formation en santé mentale des cadets, et potentiellement, pour d’autres membres du PSP.
Qu’est-ce que l’étude a accompli ?
La présente étude fait partie d’une plus vaste étude conçue pour évaluer l’impact des compétences enseignées dans le but de mieux protéger les membres de la GRC qui risquent de subir une BSPT. Vous pouvez consulter le sommaire de recherche du protocole de l’étude, déjà publié ici.
L’étude a examiné le lien entre les niveaux d’activité physique et les changements aux symptômes autodéclarés de trouble de santé mentale du début du Programme de formation des cadets (PFC) de la GRC jusqu’à l’obtention de leur diplôme, après 26 semaines. Selon la recherche antérieure, on s’attendait à ce que l’activité physique soit inversement associée aux changements des symptômes de trouble de santé mentale dans le cas des troubles de l’humeur, des troubles anxieux, et des troubles liés aux traumatismes.
L’étude a analysé les données de 394 cadets (76,1 % étant des hommes). Les chercheurs ont examiné les associations entre la moyenne du nombre de calories brûlées par jour, enregistrées sur les montres Apple, et les changements aux symptômes de santé mentale autodéclarés de blessures de stress post-traumatique (BSPT), comme le stress post-traumatique, le trouble dépressif caractérisé, le trouble d’anxiété généralisée, le trouble panique, le trouble d’anxiété sociale, et le trouble de l’usage de l’alcool.
Qu’a-t-on découvert ?
Les cadets qui ont brûlé plus de calories actives par jour en moyenne ont déclaré des baisses plus importantes des symptômes d’anxiété du début à la fin du PFC, ainsi que des baisses plus importantes de leurs symptômes de dépression, de leurs symptômes de trouble de stress post-traumatique, et de leurs symptômes de l’usage de l’alcool. Il n’y avait aucun lien statistiquement important entre les symptômes du trouble panique et l’activité physique, parmi les cadets participants.
Quelles mesures prendre maintenant ?
Les données mettent en évidence le besoin de rechercher si la pratique continue d’activité physique atténuerait l’impact des facteurs de stress professionnel, y compris les ÉPTP, durant la carrière des membres de la GRC. Des études supplémentaires portant sur les liens entre les symptômes physiques de problème de santé mentale et l’activité physique pourraient fournir d’autres données probantes indiquant que l’exercice physique serait un moyen de maintenir et d’améliorer la santé mentale durant le PFC, et tout au long du service au sein de la GRC. L’exercice physique semble être un moyen accessible, acceptable et efficace de soutenir la santé mentale des cadets.
Les résultats actuels permettent de continuer à avancer le tout premier Plan national d’action relatif aux Blessures de stress post-traumatique au Canada, soulignant le besoin d’investissements supplémentaires pour soutenir la santé et le bien-être des membres du personnel de la sécurité publique.
L’Étude de la GRC est financée par la GRC, le gouvernement du Canada, et le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. L. M. Lix est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les méthodes d’amélioration des données électroniques sur la santé. T. O. Afifi est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les traumatismes de l’enfance et la résilience. S. H. Stewart est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dépendances et santé mentale. Le développement, les analyses et la diffusion du présent article ont été rendus possibles grâce à une généreuse subvention très appréciée de la Fondation Medavie.
La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour le présent sommaire de recherche.
Consultez l’étude complète ici
Étude d’origine
Teckchandani, T., Krakauer, R. L., Andrews, K. L., Neary, J. P., Nisbet, J., Shields, R. E., Maguire, K. Q., Jamshidi, L., Afifi, T. O., Lix, L. M., Sauer-Zavala, S., Asmundson, G. J. G., Krätzig, G. P., & Carleton, R. N. (2023). Prophylactic relationship between mental health disorder symptoms and physical activity of Royal Canadian Mounted Police Cadets during the cadet training program. Frontiers in Psychology, 14. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2023.1145184.
Rédigé par T. Teckchandani
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.