Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
Les membres du personnel de la sécurité publique (PSP) du Canada sont aux prises avec des taux plus élevés de troubles de santé mentale. Par la nature de leur travail, ils peuvent faire face à des obstacles pour obtenir des soins de santé mentale (stigmatisation, accessibilité, coût). L’utilisation de la thérapie cognitive comportementale sur Internet (TCCI) suscite un intérêt croissant parmi les membres du PSP. La TCCI est un traitement efficace pour l’anxiété, les troubles de l’humeur et les troubles liés aux traumatismes. La TCCI peut être offerte avec le soutien d’un thérapeute ou sous forme autoguidée. La TCCI est aussi confidentielle, accessible en tout temps, n’importe où, abordable, et élimine les obstacles communs aux traitements.
Le PSPNET a développé un programme de TCCI adapté aux besoins des membres du PSP du Canada, dont les premiers résultats sont prometteurs. Cependant, on en connaît peu sur les raisons pour lesquelles le PSP demande la TCCI. La présente étude examinera les réponses des clients potentiels du PSPNET afin de déterminer :
- Dans quels secteurs professionnels travaillent-ils? Quelle caractéristique personnelle (p. ex., âge, genre) déclarent-ils?
- Comment ont-ils entendu parler du PSPNET?
- Comment perçoivent-ils la TCCI?
- Qu’est-ce qui les a motivés à suivre la TCCI?
- De quelle nature sont leurs problèmes cliniques?
- Quels traitements ont-ils suivis auparavant?
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
Les 259 membres du PSP qui ont participé provenaient de la Saskatchewan et du Québec et se sont inscrits au PSPNET entre décembre 2019 et mars 2021. Les participants ont répondu à des questions portant sur leurs symptômes de troubles de santé mentale, leur fonctionnement actuel, leurs attentes face à la TCCI, et les services de santé mentale utilisés antérieurement. On leur a aussi demandé comment ils avaient entendu parler du PSPNET et pourquoi ils ont demandé les services de TCCI du PSPNET.
Qu’a-t-on découvert?
- L’âge moyen des participants était de 40,2 ans, et l’équilibre entre hommes et femmes était assez égal, soit 51,4 % des participants étaient des femmes;
- Les participants provenaient de tous les secteurs, mais la grande majorité (74 %) provenait des services policiers, paramédicaux, et correctionnels;
- 55,6 % des participants ont indiqué avoir entendu parler du PSPNET par un employeur, un syndicat, un collègue de travail, ou une association professionnelle;
- En moyenne, les participants s’attendaient à une amélioration de 55 % de leurs symptômes avec la TCCI, et ont mentionné avoir l’impression que la TCCI serait de «relativement efficace» à «très efficace»;
- La majorité des participants (74,1 %) ont mentionné plusieurs raisons d’essayer la TCCI. Les trois principales étaient :
- En avoir entendu parler et vouloir l’essayer (49,8 %);
- Vouloir apprendre à gérer eux-mêmes leurs symptômes (47,1 %); et,
- Le fait que la TCCI (42,5 %) était commode.
- La plupart des participants (52,5 %) ont rapporté avoir déjà consulté un professionnel de la santé ou de la santé mentale; et,
- La grande majorité des participants (84,7 %) avaient obtenu un test positif pour au moins un trouble de santé mentale, dont 65,8 % pour deux troubles ou plus. Les trois types de symptômes les plus courants cliniquement significatifs sur le spectre étaient : la dépression, l’anxiété, et le TSPT.
Quelles mesures prendre maintenant?
Cette étude a ses limites, la plus évidente étant le fait que la rétroaction est limitée à ceux qui s’inscrivent au PSPNET. De plus, les seuls participants provenaient de deux provinces où le PSPNET offrait le service au moment de cette étude. Par contre, certaines observations sont très utiles, notamment :
- des partenariats avec des organisations du PSP pourraient faciliter l’utilisation de la TCCI;
- les clients potentiels du PSP voulaient apprendre à gérer leurs problèmes, suggérant que l’approche du traitement fondée sur les compétences et la résilience serait pertinente au PSP; et
- la plupart présentaient des niveaux élevés de symptômes de troubles de santé mentale même après un traitement antérieur, indiquant que le PSP aurait besoin de soins spécialisés.
La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
Étude d’origine :
McCall, H. C., Landry, C. A., Ogunade, A., Carleton, R. N. & Hadjistavropoulos. (2021). Why do public safety personnel seek tailored internet-delivered cognitive behavioural therapy? An observational study of treatment seekers. International Journal of Environmental Research and Public Health, 18, 11972. https://doi.org/10.3390/ijerph182211972
Rédigé par E. Kossick; révisé et édité par B. Barootes et H. McCall; K. Harris (2024).
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.