Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
Les membres du personnel de la sécurité publique (PSP) sont régulièrement exposés à des événements stressants et possiblement traumatisants. Ces expositions contribuent probablement aux taux élevés de troubles de santé mentale observés chez le PSP. Les thérapies, y compris la thérapie cognitive comportementale (TCC), se sont avérées efficaces pour traiter les problèmes de santé mentale, mais des études récentes démontrent que des barrières de logistiques et d’attitudes pourraient empêcher les membres du PSP à demander de l’aide en santé mentale. La TCC sur Internet (TCCI) a fait ses preuves comme traitement efficace et pourrait aider à surmonter les barrières qui les empêchent de demander de l’aide en santé mentale.
Les objectifs de l’étude actuelle sont de :
- Déterminer comment le PSP perçoit un programme de TCCI adaptée pour le PSP;
- Recueillir l’information concernant les barrières auxquelles les membres du PSP font face afin d’obtenir des soins de santé mentale; et,
- Déterminer comment le PSP estime que la TCCI devrait être adaptée afin de répondre à leurs besoins particuliers.
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
Des participants provenant de tous les secteurs du PSP ont été recrutés en Saskatchewan et au Québec. Les 126 participants comprenaient du personnel de première ligne, des gestionnaires de syndicats, des cadres supérieurs, ainsi que des employés civils. Lors d’une entrevue semi-structurée, les participants ont répondu à 19 questions portant sur le besoin de la TCCI, la faisabilité de la TCCI pour le PSP, l’adaptation de la TCCI pour le PSP, les stratégies de recrutement, et la coordination de la TCCI avec d’autres services. Afin d’analyser les thèmes communs des réponses des participants, les transcriptions des entrevues enregistrées ont été saisies à l’aide d’un logiciel.
Qu’a-t-on découvert?
L’analyse des entrevues a relevé six principaux thèmes :
- Barrières au traitement pour le PSP. Elles peuvent être divisées en deux catégories : premièrement, les barrières logistiques, telles que la distance, les contraintes de temps, les coûts, et le choix limité de services. Deuxièmement, le manque de connaissances concernant les choix de traitements et les barrières d’attitudes, notamment, la stigmatisation, la gêne d’être vulnérable, le manque de compréhension des besoins du PSP par les prestataires de service, le manque de confiance envers les prestataires de service, et les attentes face aux services;
- Besoin d’une TCCI et la demande anticipée. Presque tous les participants trouvaient qu’il y avait un besoin pour une TCCI adaptée aux besoins du PSP. La majorité (62 %) a déclaré que le PSP utiliserait probablement un programme de TCCI adaptée, mais un grand nombre (36 %) ont déclaré se sentir incertains de l’intérêt possible envers une TCCI chez le PSP;
- Avantages et inconvénients de la TCCI. Les trois principaux avantages identifiés étaient : une plus grande confidentialité, la possibilité d’y avoir accès à n’importe quel moment, et avoir l’accès à partir de n’importe où, via l’Internet. Les trois principaux inconvénients notés étaient : le fait que les thérapeutes ne peuvent pas voir les signes non verbaux, les problèmes techniques, et la perception que les membres du PSP se sentiraient moins responsables de compléter le traitement;
- Suggestions afin d’adapter la TCCI au PSP. Les participants ont fait de nombreuses suggestions pour adapter le programme de TCCI au PSP, y compris l’éduquer et offrir du contenu sur des sujets comme les signes et les symptômes de problèmes de santé mentale, les relations intimes et la communication, le sommeil, la régulation émotionnelle, l’abus de substances psychoactives, et l’isolement social;
- Préférence d’offre de traitement. La majorité des participants pensaient que l’échéance pour compléter le programme de TCCI devrait être flexible. Les participants pensaient aussi que le mode de soutien de thérapeute (téléphone, courriel, messages textes, vidéoconférence) devrait être flexible; et,
- Différences dans la culture et la personnalité des membres du PSP. Les participants ont identifié plusieurs façons dont les membres du PSP diffèrent de la population générale. Ils pensaient que les différences comme l’exposition fréquente à des traumatismes, le soutien limité face aux problèmes de santé mentale, le désir d’être fort et résilient, la réaction de lassitude et de pessimisme, et l’emploi de l’humeur noire pour gérer le stress étaient tous des préoccupations à considérer pour la création du programme de TCCI pour le PSP.
Quelles mesures prendre maintenant?
Bien que l’échantillon était petit et limité à deux provinces, les participants ont identifié de nombreuses barrières possibles pour obtenir des soins de santé mentale auxquelles font face les membres du PSP. Presque tous les participants croyaient que le besoin d’une TCCI adaptée au PSP était réel. Ils ont aussi donné une précieuse rétroaction sur le contenu et l’offre d’un tel programme. Cette étude met en évidence les défis uniques qui doivent être considérés, en adaptant le traitement au PSP. La rétroaction concernant cette étude a été intégrée à la version actuelle de la démarche « Développement du bien-être du PSP », maintenant offerte sans frais en Saskatchewan et au Québec.
La formulation d’origine de ce résumé a été modifiée et abrégée pour le présent sommaire de recherche.
Étude d’origine :
McCall, H.C., Beahm, J.D., Fournier, A.K., Burnett, J.L., Carleton, R.N. & Hadjistavropoulos, H.D. (2020). Stakeholder perspectives on internet-delivered cognitive behavioural therapy for public safety personnel: A qualitative analysis. Revue canadienne des sciences du comportement. http://dx.doi.org/10.1037/cbs0000242
Préparé par E. Kossick; édité et révisé par B. Barootes et H. McCall; K. Harris (2024).
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.