Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
Ces dernières années, une vaste recherche a révélé que le personnel de la sécurité publique (PSP) présentait un taux plus élevé de troubles de santé mentale que la population générale. Le taux plus élevé pourrait être lié aux traumatismes et au stress que vivent les membres dans l’exercice de leurs fonctions. Plusieurs organisations utilisent des interventions de base en santé mentale, dont le nombre et la variété ont augmenté au cours des dix dernières années. Cependant, on a porté peu d’attention à la manière dont ces programmes étaient mis en œuvre pour le PSP.
La présente étude a revu les études qui avaient examiné la mise en œuvre de stratégies pour la prévention et le traitement de problèmes de santé mentale en milieu de travail chez le PSP.
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
Les chercheurs ont regardé les études qui examinaient le PSP et faisaient état de la mise en œuvre d’interventions en santé mentale en milieu de travail. L’étude originale avait produit 62 229 articles, mais une fois les doubles enlevés et l’analyse détaillée terminée, il ne restait aux chercheurs que 89 études publiées entre 1979 et 2020, portant sur le sujet d’intérêt.
Qu’a-t-on découvert?
- 64 % des études ont été publiées au cours des dix dernières années. Quoique les études aient été effectuées dans cinq continents, la plupart provenaient de pays occidentaux.
- La majorité, soit 72 %, avait étudié des programmes parmi les populations policières.
- Les chercheurs ont découvert cinq thèmes courants dans les programmes :
- le stress professionnel (le plus courant à 50 %);
- les symptômes de troubles de santé mentale, et comment les reconnaître;
- la résilience chez le PSP;
- le débreffage après une exposition à des événements traumatisants; et
- la santé physique et émotionnelle.
- 45 % des programmes étaient des programmes généraux qui comportaient une composante sur la santé mentale.
- Les programmes spécifiques à la santé mentale renseignaient sur les sources du stress et présentaient des stratégies afin d’être plus attentifs à ses émotions et à ses réactions.
- Parmi les programmes étudiés, 80 % utilisaient la formation comme méthode de mise en œuvre, le plus souvent offerte en séances de groupe (70 %).
- 73 % des interventions avaient lieu sur plusieurs séances.
Quelles mesures prendre maintenant?
Cette étude est limitée par la recherche disponible, et n’a pas étudié l’efficacité des interventions ou des stratégies de mise en œuvre utilisées. Toutefois, certaines observations en sont ressorties. Il y avait un manque apparent de diversité dans la mise en œuvre des stratégies, la formation étant la méthode la plus courante. En se concentrant sur la formation, on semble attribuer le problème à la première ligne du PSP plutôt qu’au milieu de travail, ce qui ne reconnaît pas l’apport de la culture en milieu de travail. De plus, peu de programmes s’adressaient aux superviseurs même en sachant que lorsque les superviseurs en connaissent davantage sur les enjeux de santé mentale, ils peuvent avoir plus confiance de parler de santé mentale, et réduire la stigmatisation. L’étude met en évidence le besoin de diversifier le contenu du programme et les stratégies de mise en œuvre. Davantage de recherche sera nécessaire afin d’établir quels programmes et quelles stratégies de mise en œuvre sont les plus efficaces, et ainsi permettre au PSP de profiter de tous les avantages des programmes de prévention et de traitement de santé mentale en milieu de travail.
La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
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Étude d’origine
Edgelow, M., Scholefield, E., McPherson, M., Mehta, S. & Ortlieb, A. (2021). A review of workplace mental health interventions and their implementation in public safety organizations. International Archives of Occupational and Environmental Health. https://doi.org/10.1007/s00420-021-01772-1
Sommaire rédigé par E. Kossick, révisé et édité par B. Barootes et Edgelow, M.
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.