Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
Les membres du personnel de la sécurité publique (PSP) sont exposés régulièrement à des événements possiblement traumatisants (ÉPT). La recherche démontre que plus de 85 % des membres du personnel vivront des ÉPT, et la recherche menée auprès de la population générale suggère qu’il y aurait un lien entre les traumatismes et l’état de santé physique. L’objectif de la présente étude est :
- D’examiner le lien entre le contexte du traumatisme (au travail vs en civil) et l’état de santé physique;
- D’établir le taux de prévalence des conditions physiques existantes selon le type de PSP et le type de traumatisme pour un vaste échantillon du PSP canadien.
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
Les membres du PSP recrutés par leurs employeurs, par les organisations professionnelles, ou par des annonces publiques ont participé à un sondage en ligne qui évaluait les symptômes de trouble de santé mentale, l’exposition aux traumatismes, le secteur du PSP, et la présence de maladies. Plus de 5 200 participants ont répondu au sondage. Les participants provenaient de six secteurs : la police municipale/provinciale, la GRC, les services correctionnels, les pompiers, les paramédics, et les agents aux communications d’urgence. Les maladies ont été regroupées sous sept catégories : neurologiques, digestives, endocriniennes/métaboliques, respiratoires, cardiovasculaires, et autres).
Qu’a-t-on découvert?
- La catégorie de traumatisme rapporté la plus fréquente (42,3 % du PSP) était « avoir été témoin d’un traumatisme ».
- Les taux de symptômes de trouble de santé mentale chez les participants étaient : 21 % TSPT, 27,1 % anxiété (incluant l’anxiété généralisée et l’anxiété sociale, etc.), 26,9 % troubles de l’humeur (incluant la dépression et le trouble bipolaire, etc.), et 5,7 % abus d’alcool.
- En général, les résultats démontraient que les membres du PSP présentaient moins de maladies lorsque leurs pires traumatismes étaient vécus au travail. Il est significatif que les participants étaient moins susceptibles de souffrir d’« autres » maladies lorsque les traumatismes étaient vécus au travail.
- Les paramédics présentaient les niveaux les plus élevés de maladies neurologiques, digestives, endocriniennes/métaboliques, et respiratoires.
- Les travailleurs correctionnels présentaient le niveau le plus élevé de maladies cardiovasculaires.
- Les membres de la GRC présentaient les niveaux les plus élevés de maladies musculosquelettiques.
- Les agents aux communications d’urgence présentaient les niveaux les plus élevés d’autres maladies.
- Les maladies cardiovasculaires, musculosquelettiques, et autres étaient plus fréquentes chez les membres du PSP qui avaient choisi une maladie ou une blessure mettant en danger la vie comme étant le pire traumatisme qu’ils avaient vécu.
Quelles mesures prendre maintenant?
Quoiqu’il y ait des limites aux méthodes de sondage, la présente étude donne une idée du lien entre l’exposition aux traumatismes et l’état de santé physique des membres du PSP. Ce qui est important, ce sont les différences importantes des maladies qui affectent les diverses catégories du PSP. De telles différences devraient être prises en considération lors de la planification d’interventions appropriées pour le PSP. Dans l’ensemble, les résultats suggèrent que les membres du PSP sont plus capables de faire face aux traumatismes au travail plutôt qu’en civil. Ce résultat pourrait signifier que les programmes conçus afin d’aider les membres du PSP à gérer le stress et à renforcer la résilience ont un impact positif sur la santé du PSP, et seraient mieux adaptés pour leur permettre de faire face aux incertitudes au travail. Ce résultat confirme la nécessité de continuer d’utiliser et d’étendre de tels programmes.
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La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
Étude d’origine: Sommer, J.L., El-Gabalawy, R., Taillieu, T., Afifi, T.O., & Carleton, R.N. (2020). Associations between trauma exposure and physical conditions among public safety personnel. The Canadian Journal of Psychiatry. doi: 10.1177/0706743720919278
Sommaire préparé par E. Kossick, révisé et édité par B. Barootes et J. L. Sommer
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.