Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
Dans le cadre de leurs fonctions, les membres du personnel de la sécurité publique (PSP) sont exposés à plus d’événements possiblement traumatiques (ÉPT) que la population générale. L’exposition au traumatisme peut être directe (p. ex., un policier impliqué dans une fusillade) ou indirecte (interroger les victimes), et au-delà des incidents critiques (p. ex., les sinistres routiers, les décès), une accumulation d’événements indirects moins importants peut aussi entraîner des problèmes de santé mentale. Cependant, la croyance d’une culture organisationnelle où seul l’impact des expositions directes à un traumatisme est reconnu sur la santé mentale pourrait représenter un obstacle important à surmonter pour le PSP qui désire obtenir de l’aide. Un système de classement des traumatismes devrait exister parmi les membres du PSP qui changerait leur perspective sur la légitimité des problèmes de santé mentale et les comportements concernant le besoin de traitements. L’objectif de cette étude est de comprendre comment le PSP perçoit différentes ÉPT, et comment le PSP détermine l’« admissibilité » à être traumatisé.
Qu’est-ce que cette étude a accompli?
Des membres du PSP recrutés par leurs employeurs, leurs organisations, ou par des annonces publiques ont participé à des sondages en ligne évaluant les symptômes de santé mentale et encourageant les commentaires ouverts. On leur a demandé de rapporter l’incident/l’événement le plus traumatisant auquel ils ont fait face, à l’aide d’une liste de contrôle d’événements marquants. Si un événement n’était pas un des choix offerts ou si les participants voulaient fournir plus de contexte, ils avaient l’option de donner une rétroaction ouverte; 284 participants (110 femmes; 170 hommes), ont fait de tels commentaires, qui ont été analysés dans cette étude.
Qu’a-t-on découvert?
- Un système de classement existe dans le milieu du PSP basé sur la manière dont le traumatisme est vécu, où l’exposition directe à des ÉPT est considérée comme plus traumatisante que l’exposition indirecte.
- Les participants ont déclaré s’attendre à ce que la souffrance mentale soit proportionnelle à l’ampleur du traumatisme défini, peu importe la façon dont l’individu est affecté par l’événement. Par exemple, ceux qui sont impliqués directement sur la scène seraient affectés davantage que ceux qui lisent le rapport, peu importe les expériences antérieures de l’individu.
- La souffrance résultant d’un événement moins traumatisant (p. ex., indirect, traumatisme accumulé), malgré son effet réel, était culturellement moins légitime.
- Demander du soutien ou des traitements pour une exposition directe à des ÉPT était toujours justifié, alors que le faire pour un traumatisme considéré moindre ne l’était pas.
- Parce qu’ils vivent souvent le traumatisme indirectement, les expériences des agents aux communications d’urgence ne seraient pas comprises comme étant des ÉPT.
- De nombreux membres du PSP sentent que la souffrance liée au traumatisme est prise le plus au sérieux seulement lorsqu’elle est déclarée et abordée avant un certain temps.
Quelles mesures prendre maintenant?
Plus de recherche doit être menée afin de mieux comprendre comment le PSP fait face, et donc classe, les différents types de traumatismes (directs vs indirects), et comment il détermine si leurs pairs peuvent affirmer à juste titre d’être traumatisés. Cependant, les auteurs font valoir que le PSP bénéficierait de plus d’éducation concernant le fondement légitime de tous les types de traumatismes possibles à la suite d’un événement traumatisant. Tous les membres du PSP devraient avoir les moyens de demander de l’aide sans crainte de stigmatisation, peu importe le type de traumatisme qu’ils ont vécu.
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.
La formulation d’origine de l’étude a été modifiée et abrégée pour ce résumé non scientifique.
Étude d’origine :Ricciardelli, R., Czarnuch, S., Afifi, T.O., & Carleton, R.N. (2020) Public Safety Personnel’s interpretations of potentially traumatic events. Occupational Medicine. https://doi.org/10.1093/occmed/kqaa007
Résumé préparé par Kossick, E., Révisé par Martin, R. & Ricciardelli, R.