Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
Les pompiers font face à des taux élevés d’exposition à des événements traumatisants. Ces expositions sont liées à une augmentation des troubles de santé mentale parmi les pompiers. Bien que tous les pompiers peuvent vivre ces événements traumatisants, les pompiers professionnels font aussi face à d’autres facteurs de stress au travail, ce qui signifie que différents pompiers peuvent avoir différents besoins.
Cette étude examine les expériences des pompiers professionnels et leurs perceptions concernant les effets des facteurs de stress sur la santé, la famille et le travail. Les chercheurs souhaitaient comprendre les obstacles ou les facteurs favorables, qui affectent l’état du bien-être, et comment la recherche pourrait contribuer à améliorer la santé et le bien-être de tous les pompiers.
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
Des pompiers de divers rangs (première ligne à chef) de partout au Canada ont été choisis pour participer à cette étude. Au total, 39 pompiers (33 hommes, 6 femmes) ont participé à une entrevue semi-structurée en personne ou par téléphone.
Qu’a-t-on découvert?
- On était préoccupé par le fait que, bien que de se concentrer sur le Trouble de stress post-traumatique (TSPT) soit positif, se concentrer sur un seul diagnostic est aussi limitant.
- Plusieurs participants ont reconnu la nature «à deux côtés» de nombreux mécanismes d’adaptation (p. ex., l’humour noir) qui soutiennent ou qui nuisent à la santé mentale.
- Les impacts pourraient être divisés en trois catégories : impacts personnels, familiaux et professionnels. Comme l’indique le tableau ci-dessous préparé par les chercheurs, chaque impact entraînait des conséquences ainsi que des comportements mésadaptés.
- Plusieurs pompiers connaissaient les programmes déjà en place, comme le soutien par les pairs, la formation en résilience, la GSIC, les programmes de sensibilisation au suicide et de prévention du TSPT, et avaient des commentaires positifs à leur sujet. Cependant, la formation n’était pas universellement accessible ou offerte à tous les membres de leurs services d’incendie.
- Plusieurs ont senti qu’il était essentiel de soutenir la santé physique et mentale des pompiers.
- Ils ont identifié de nombreuses barrières qui empêchent d’obtenir du soutien en santé mentale :
- Les pompiers eux-mêmes : la difficulté à reconnaître les enjeux de santé mentale, la résistance à demander de l’aide, le manque de compétences pour gérer la santé mentale;
- La culture des pompiers : le besoin d’être plus fort que tout le monde, l’environnement largement dominé par des hommes;
- Les dirigeants/la direction des pompiers : le manque de compréhension de la santé mentale, le manque d’adhérence aux programmes de prévention;
- L’accès aux soutiens en santé mentale était parfois difficile, mal ciblé, coûteux, et les prestataires ne comprenaient pas la nature du travail de pompier.
- La plupart des pompiers interviewés ont reconnu que les politiques et les procédures s’amélioraient, mais que dans plusieurs services elles ne répondaient pas aux besoins des pompiers.
- Les pompiers ont aussi déterminé certains besoins, comme davantage de formation, une meilleure prévention et de meilleurs traitements, l’amélioration de la culture, une formation familiale, une thérapie suivie au bon moment et pour le temps nécessaire, une meilleure formation sur le processus de réclamations, et une baisse continue de la stigmatisation.
- On a défini quatre domaines qui mériteraient davantage de recherche :
- la sensibilisation et le suivi;
- la compréhension de la santé mentale;
- une meilleure prévention et de meilleurs traitements;
- l’accès aux soins.
Quelles mesures prendre maintenant?
Cette étude apporte un point de vue précieux sur les préoccupations et les besoins des pompiers. Cela démontre aussi que les services de santé mentale varient selon chaque service d’incendie. Il est essentiel de continuer à mieux comprendre les impacts et les besoins du travail de première ligne. Afin de mieux comprendre la santé mentale, ainsi que la formation et les traitements accessibles, la participation des pompiers, de la direction, des prestataires de services, et des familles est essentielle.
La formulation d’origine de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
Étude d’origine :
MacDermid, J. C., Lomotan, M., & Hu, M.A. (2021). Canadian career firefighters’ mental health impacts and priorities. International Journal of Environmental Research and Public Health, 18, 12666. https://doi.org/10.3390/ijerph182312666
Sommaire préparé par E. Kossick, révisé et édité par Barootes, B., Lomotan, M. et MacDermid, J.
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.