Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude ?
L’étude en cours a été conçue dans le but d’examiner le lien entre la participation volontaire à des sondages quotidiens sur le bien-être mental et physique, et un résultat positif d’un, ou de plus d’un, trouble de santé mentale, parmi les cadets de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
L’étude actuelle a aussi été conçue afin d’évaluer la multidimensionnalité de la participation volontaire dans le cadre de la collection digitale des données en santé, utilisée pour l’Étude longitudinale de la GRC. L’application de la distribution 80-20 et de la règle du 1-9-90 à la participation à l’Étude de la GRC permet d’évaluer le lien entre les inégalités dans la participation aux comportements d’autosurveillance et de savoir si les symptômes de trouble de santé mentale avant la formation sont associés à la participation subséquente.
Qu’est-ce que l’étude a accompli ?
La recherche en cours fait partie d’une plus grande étude de la GRC conçue pour 1) développer, déployer, et évaluer l’impact d’un système d’évaluations continues annuelles, mensuelles et quotidiennes, fondées sur des données probantes ; et 2) améliorer le Programme de formation des cadets (PFC) en ajoutant des compétences fondées sur des données probantes, pour aider à réduire la fréquence ou la gravité des symptômes de BSPT. Vous pouvez consulter le sommaire de recherche du protocole de l’étude, déjà publié ici.
Avant d’entamer leur formation au PFC, les participants (772, dont 72 % étaient des hommes) ont subi une évaluation complète, qui comportait des outils de dépistage pour le trouble d’anxiété généralisée (TAG), le trouble dépressif caractérisé (TCC), le trouble de stress post-traumatique (TSPT), le trouble d’usage de l’alcool (TUA), et le trouble panique (TP). Les participants ont aussi répondu à de courts sondages quotidiens tout au long de leur formation, afin d’évaluer eux-mêmes l’état de leur bien-être physique et mental. La fréquence de la participation a été décrite par la règle du 1-9-90, qui classifie la participation des utilisateurs en 3 catégories : consommateurs passifs (le 90 % qui ne participe pas ou participe rarement), les consommateurs actifs (le 9 % qui contribue rarement), et les créateurs (le 1 % qui contribue considérablement).
Qu’a-t-on découvert ?
Un total de 18 557 rapports de sondages quotidiens a été recueilli. Un nombre de 8 créateurs représentant le 1 % des cadets a produit 6,4 % de tous les rapports de sondages quotidiens ; 68 consommateurs actifs représentant 9 % du total des cadets ont produit 49,2 % des rapports de sondages quotidiens ; et 695 consommateurs passifs représentant 90 % du nombre total de cadets ont produit 44,4 % de tous les rapports de sondages quotidiens. Les consommateurs passifs ont obtenu la plus grande partie des résultats positifs pour des troubles de santé mentale auto-déclarés, avant la formation.
L’étude en cours a été conçue pour évaluer le lien entre les inégalités dans la participation volontaire aux suivis quotidiens en santé mentale parmi les cadets, et leur état de santé mentale avant la formation, et a démontré par la suite la possibilité d’une prédisposition à adopter des comportements d’autosurveillance basée sur des symptômes auto-déclarés préexistants de trouble de santé mentale. Les cadets qui ont répondu au plus grand nombre de sondages quotidiens durant le PFC ont obtenu le moins de résultats positifs de troubles de santé mentale, quoique le lien soit complexe et non linéaire.
Quelles mesures prendre maintenant ?
Les résultats permettent de continuer à avancer le tout premier Plan national d’action relatif aux Blessures de stress post-traumatique au Canada, y compris un investissement supplémentaire pour soutenir la santé et le bien-être des membres du personnel de la sécurité publique.
Les résultats indiquent des différences dans la distribution de la participation volontaire parmi les participants et soulignent l’importance d’identifier les créateurs, les consommateurs actifs et les consommateurs passifs à l’aide de mesures des inégalités, avec le temps, étant donné que l’autosurveillance demande une participation constante et volontaire pour s’avérer thérapeutique ou prophylactique pour les symptômes de trouble de santé mentale.
Peu de programmes pour les blessures de santé mentale hautement personnalisés, fondés sur la population ont été créés à cause d’une compréhension incomplète du rapport de cause à effet entre les facteurs de protection et la santé mentale. Les résultats actuels suggèrent que les personnes atteintes de problèmes de santé mentale seraient moins susceptibles de participer à certains types de formation proactive en santé mentale. Les résultats actuels fournissent également de l’information utile sur la participation, l’adhésion et l’implication qui peut être utilisée pour informer des changements de paradigme fondés sur des données probantes concernant la collecte de données liées à la santé, parmi les populations professionnelles.
L’autosurveillance fondée sur des données probantes pourrait encourager implicitement les pratiques métacognitives, appuyer des choix positifs pour la santé mentale, et faciliter l’accès tôt aux soins. Par conséquent, l’autosurveillance en soi pourrait s’avérer une intervention sous-utilisée et facilement accessible, en plus d’être un outil pour des soins fondés sur des mesures ou pour évaluer l’efficacité de l’intervention dans des essais cliniques (Andersen et coll., 2023). Les résultats actuels demandent d’être répétés et prolongés ; dans l’intervalle, les résultats fournissent des informations utiles sur la participation, l’adhésion, et l’implication de l’autosurveillance, qui pourraient informer les évaluations continues de l’autosurveillance comme étant une intervention proactive pour protéger la santé mentale.
L’Étude de la GRC est financée par la GRC, le gouvernement du Canada, et le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. L. M. Lix est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les méthodes d’amélioration des données électroniques sur la santé. T. O. Afifi est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les traumatismes de l’enfance et la résilience. S. H. Stewart est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dépendances et santé mentale. Le développement, les analyses et la diffusion de l’article actuel ont été rendus possibles grâce à une généreuse subvention très appréciée de la Fondation Medavie.
La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour le présent sommaire de recherche.
Étude d’origine
Teckchandani, T. A., Shields, R. E., Andrews, K. L., Maguire, K. Q., Jamshidi, L., Nisbet, J., Afifi, T. O., Lix, L. M., Stewart, S. H., Sauer-Zavala, S., Krakauer, R. L., Neary, J. P., Kratzig, G. P., & Carleton, R. N. (2024). Trouble with the Curve: The 1-9-90 Rule to Measure Volitional Participation Inequalities among Royal Canadian Mounted Police Cadets During Training. Frontiers in Psychiatry. https://doi.org/10,3389/fpsyt.2024.1297953
Rédigé par T. Teckchandani.