Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
Dans le cadre de leurs fonctions, les corps policiers, comme tout le personnel de la sécurité publique (PSP), sont exposés à davantage d’événements potentiellement traumatiques sur le plan psychologique, et font face à des facteurs de stress uniques, en milieu de travail. Cette combinaison pourrait expliquer le nombre plus élevé de troubles de santé mentale observé parmi les corps policiers comparativement à la population générale. Alors que l’intérêt porté à la santé mentale des corps policiers augmente, les programmes qui soutiennent de manière proactive la santé mentale et réduisent la stigmatisation liée aux troubles de santé mentale se multiplient.
Les programmes de soutien par les pairs offrent aux policiers l’occasion de partager leurs expériences avec d’autres policiers qui peuvent être en meilleure position pour comprendre ces expériences. L’objectif de la présente étude était d’évaluer un programme de soutien par les pairs par le biais de la rétroaction et des commentaires provenant des policiers qui ont fourni le soutien à des pairs.
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
L’étude a été effectuée auprès des membres de l’équipe de soutien par les pairs du service de police York Regional, en Ontario. Neuf policiers ont été interviewés; et tous possédaient au moins deux ans d’expérience en soutien par les pairs et dix ans de service dans les corps policiers. Afin de s’assurer de leur aptitude, les membres du service policier de York Regional sélectionnés pour le programme de soutien par les pairs doivent : avoir servi pendant cinq ans, être proposés par un collègue, prendre part à une entrevue formelle avec des membres de l’équipe de soutien par les pairs ainsi qu’un psychologue clinicien, et se soumettre à une évaluation. Des enregistrements audio des entrevues ont été examinés par la suite afin de déterminer les thèmes et les sous-thèmes.
Qu’a-t-on découvert?
- Cinq principaux thèmes sont ressortis des entrevues : l’augmentation des connaissances en santé mentale, la réduction de la stigmatisation, l’impact de la culture policière, le besoin d’avoir des politiques internes, et l’avantage de la création d’une norme provinciale.
- Les participants ont indiqué que les connaissances en santé mentale des policiers s’étaient améliorées, y compris les moyens de reconnaître et de gérer le stress après des incidents traumatiques.
- Les participants ont eu l’impression que la stigmatisation liée à la santé mentale était plus répandue dans les organisations policières que dans la population générale. Cependant, grâce au soutien par les pairs les membres étaient plus susceptibles de demander l’aide d’un professionnel de la santé mentale.
- Les participants ont senti que la création d’une équipe de soutien par les pairs était efficace pour diminuer la stigmatisation au sein de leur organisation.
- Les participants ont trouvé important que les pairs soutenant soient crédibles, ce qui comprend des membres dignes de confiance qui peuvent traiter de leurs propres expériences similaires.
- Les participants ont mentionné que les policiers avec qui ils travaillent étaient plus touchés par le stress organisationnel que par le stress traumatique. Deux exemples étaient : le stress d’être promu et l’intimidation en milieu de travail.
- Les participants ont trouvé qu’une politique interne solide sur le soutien par les pairs était essentielle. Les membres devraient être informés du rôle du soutien par les pairs et de l’engagement des organisations à promouvoir le bien-être psychologique.
- Les participants ont indiqué que bien qu’il n’y ait aucune norme provinciale, en établir une permettrait de développer de meilleures pratiques pour la sélection et la formation des membres de l’équipe de soutien par les pairs. On a aussi suggéré d’élaborer un programme de formation standardisé pour les équipes de soutien par les pairs des corps policiers.
Quelles mesures prendre maintenant?
La portée de cette étude était restreinte. Elle était limitée à la rétroaction des membres d’une organisation policière de taille moyenne de l’Ontario. Toutefois, les thèmes clés qui en sont ressortis offrent plusieurs suggestions pour des études futures et pour le développement de pratiques solides en soutien par les pairs dans les services policiers et d’autres organisations du PSP. Afin que ces programmes puissent être offerts à tous les membres du PSP, une discussion importante doit être tenue concernant la standardisation de la formation en soutien par les pairs ainsi que la création de meilleures pratiques nationales.
La formulation d’origine de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
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Étude d’origine :
Millard, B. (2020). Utilization and impact of peer-support programs on police officers mental health. Frontiers in Psychology. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2020.01686
Sommaire préparé par E. Kossick, révisé et édité par B. Barootes & B. Millard
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.