Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
À cause de la nature stressante et souvent traumatisante de leurs fonctions, les membres du personnel de la sécurité publique (PSP) font face à un risque élevé de développer des troubles de santé mentale ou des blessures de stress opérationnel (BSO). De nombreux programmes proactifs ont été conçus afin d’atténuer les BSO. Ces programmes sont souvent courts et sont offerts de manière ponctuelle. Le peu de recherche effectuée sur ces programmes a démontré qu’une seule séance ne serait pas suffisante pour changer les comportements, ou avoir un effet sur la demande d’aide chez le PSP.
Le programme, Avant le stress opérationnel (ASO), est un programme de 16 heures, offert pendant huit semaines consécutives par un clinicien professionnel formé; et le programme initial est suivi de 10 séances mensuelles. Le programme consiste en psychoéducation et en formation sur les éléments fondamentaux de la thérapie cognitive comportementale. Contrairement aux autres programmes, le programme ASO est présenté de manière interactive, à un groupe de collègues qui se soutiennent, encourageant les habitudes positives en santé mentale, et enseignant la technique de déconnexion et reconnexion fonctionnelles (cliquez ici pour en savoir plus).
L’objectif de cette étude était de :
- déterminer si, après avoir suivi le programme ASO, il y avait des changements aux symptômes de santé mentale rapportés par le PSP;
- déterminer si, après le programme ASO, il y avait des changements à la maîtrise des émotions, la honte, la culpabilité, la résilience, le soutien social et la stigmatisation, chez les participants.
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
Les participants au programme ASO ont eu la possibilité de participer à une évaluation du programme. On leur a demandé de répondre à un sondage qui comprenait des mesures d’évaluation de l’anxiété, de la dépression, du TSPT, de la consommation d’alcool, de la maîtrise des émotions, de la honte, de la culpabilité, de la résilience, du soutien social, et de la stigmatisation. Les résultats de la présente étude présentent une comparaison entre les évaluations pré-ASO, et celles effectuées quatre mois après avoir suivi le programme ASO (soit six mois après les évaluations pré-ASO).
En plus d’être soumis aux évaluations, les participants ont répondu à cinq questions ouvertes portant sur leur expérience du programme. Ces réponses ont été examinées afin d’en ressortir les thèmes.
Qu’a-t-on appris?
- On a constaté des améliorations aux symptômes de TSPT, de dépression, et de stress, où les changements aux symptômes de TSPT étaient significatifs.
- La maîtrise des émotions était améliorée.
- La honte et la stigmatisation liée à la santé mentale étaient moindres.
- Les participants présentaient des améliorations au niveau de la maîtrise des émotions, du soutien social, de la qualité de vie, et de la résilience. L’amélioration du soutien social était significative.
- Les réponses aux questions ouvertes indiquaient que l’opinion des participants concernant le programme ASO était essentiellement positive.
- Plusieurs participants ont fait référence à une meilleure capacité à comprendre et à reconnaître leurs sentiments et leur état mental.
- La meilleure reconnaissance des sentiments et de l’état mental a été problématique pour certains qui sentaient que cela évoquait des sentiments non résolus, qu’ils devaient souvent gérer avec l’aide d’un professionnel.
- Plusieurs participants ont rapporté que la formation les a aidés à se sentir normaux, pas seuls.
- Certains participants ont réalisé qu’il était difficile de révéler leurs problèmes de santé mentale dans un groupe.
Quelles mesures prendre maintenant?
Cette étude commence à recueillir des données probantes concernant l’efficacité du programme ASO. Comme dans plusieurs études longitudinales, le nombre de participants a baissé entre les périodes, ce qui limite la capacité des chercheurs à généraliser les résultats. Cependant, les données probantes précoces appuient l’efficacité du programme ASO. Une recherche continue sera nécessaire afin d’examiner l’efficacité auprès d’un grand groupe, et de déterminer combien de temps durent les améliorations. Les participants ont suggéré d’offrir ce genre de formation le plus tôt possible dans la carrière des membres du PSP.
La formulation d’origine de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
Étude d’origine :
Stelnicki, A.M., Jamshidi, L., Fletcher, A.J., & Carleton, R.N. (2021). Evaluation of Before Operational Stress: A program to support mental health and proactive psychological protection in public safety personnel. Frontiers in Psychology, 12:511755 https://doi.org/10.3389/fpsyg.2021.511755
Sommaire rédigé par E. Kossick, révisé et édité par B. Barootes et Stelnicki, A.
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.