Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude?
Les membres du personnel de la sécurité publique (PSP) et les travailleurs de première ligne (TPL) sont souvent exposés à des évènements potentiellement traumatiques sur le plan psychologique. Par conséquent, ils sont plus susceptibles de développer une blessure de stress post-traumatique (BSPT). Ces blessures peuvent varier en gravité et en genre, mais impliquent généralement des symptômes de troubles de santé mentale, comme la dépression, l’anxiété, et le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Compte tenu du taux élevé de BSPT dans les populations à risque, comme le PSP et les TPL, plusieurs programmes ont été implantés et offerts par différentes organisations afin de protéger les travailleurs de manière proactive contre les BSPT. Ces programmes sont conçus spécialement dans le but de prévenir les BSPT, et n’offrent pas de traitement de maladies ou de BSPT existantes, liées au travail.
L’étude actuelle a révisé la littérature au sujet des interventions proactives sur les BSPT conçues particulièrement pour le PSP et les TPL. Les auteurs ont évalué l’efficacité de ce genre de programmes, en analysant statistiquement les données numériques (c.-à-d. quantitative), avant et après chaque type d’intervention.
Qu’est-ce que l’étude a accompli?
Les auteurs ont revu la recherche publiée de septembre 2008 à décembre 2019 pour des études qui examinaient spécifiquement les programmes proactifs de prévention des BSPT chez le PSP, les TPL, ainsi que tout autre groupe exposé à des traumatismes en milieu de travail. Dans les milliers d’études examinées, 36 articles de recherche ont été inclus à la présente analyse parce qu’ils avaient étudié la population ciblée ainsi que les données sur toutes les variables requises. Les données numériques des études ont été combinées et analysées pour obtenir les résultats de l’efficacité de ces programmes afin d’améliorer divers types de BSPT, la toxicomanie, l’absentéisme, et les indicateurs biologiques de l’état de santé (p. ex., fréquence cardiaque, pression artérielle). L’efficacité des programmes a été évaluée sur une échelle, allant de faible à élève, basé sur une analyse statistique.
Qu’a-t-on découvert?
- Les programmes étudiés entraient dans dix grandes catégories qui se chevauchaient de manière significative : la pleine conscience, la psychoéducation, la psychophysiologie, la promotion de la résilience, la gestion du stress, l’élaboration de stratégies d’adaptation, la maîtrise des émotions, la thérapie cognitive comportementale, le soutien psychologique ou le counseling, et une approche multimodale (les programmes combinant les approches et les sujets).
- Le contenu et la durée des programmes, la façon dont ils étaient offerts (p. ex., en groupe, en ligne), et la façon d’évaluer leur efficacité, y compris les résultats, la durée des suivis, et l’ampleur du taux de décrochage lors du suivi variaient énormément.
- Tous les types de programmes ont entraîné des réductions allant de petites à modérées, des BSPT après la formation, particulièrement pour la dépression, l’épuisement professionnel, le TSPT, le stress, et l’anxiété; mais souvent pour un temps limité.
- Dans tous les types de programmes, aucune amélioration n’a été apportée aux taux d’absentéisme ou de suicidabilité (c.-à-d., idées suicidaires, plans et tentatives).
- Les répercussions sur la réduction de consommation d’alcool étaient petites.
- Les programmes de promotion de la résilience étaient les plus efficaces pour atténuer les symptômes de dépression et d’épuisement professionnel, et améliorer l’adaptation et la résilience.
- Lorsqu’on offrait un programme multimodal, les symptômes courants de troubles de santé mentale étaient largement atténués.
- Les améliorations initiales aux symptômes de trouble de santé mentale étaient importantes immédiatement après la formation, et un mois après la formation, et faibles en ce qui concerne les indicateurs de résilience. Cependant, ces améliorations s’étaient atténuées lors de l’évaluation 18 mois après la formation.
- Peu de preuves existaient en ce qui concerne l’amélioration des fonctions biologiques comme la pression artérielle ou les niveaux d’hormones de stress. Toutefois, on a constaté une amélioration significative à la fréquence cardiaque globale et moyenne.
Quelles mesures prendre maintenant
En revoyant la littérature sur les programmes proactifs concernant les BSPT, les auteurs de cette étude n’ont pas déterminé de favori pour le meilleur programme ou le meilleur type de programme. Les programmes qui renforcent la résilience et les programmes multimodaux semblent produire des diminutions modestes aux symptômes et à la progression des BSPT. Cependant, les améliorations semblent être de durée limitée puisque beaucoup des changements disparaissent après un suivi à 18 mois. Les chercheurs doivent continuer à examiner l’efficacité des programmes proactifs sur le BSPT, et utiliser un ensemble constant de résultats, en comparant les améliorations à celles d’études antérieures. Cette étude démontre tout de même clairement que tous les programmes de prévention de BSTP devraient être offerts régulièrement, afin de s’assurer que les bienfaits durent plus longtemps.
La formulation d’origine de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.
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Étude d’origine :
Di Nota, P.M., Bahji, A., Groll, D., Carleton, R.N., & Anderson, G.S. (2021). Proactive psychological programs designed to mitigate post-traumatic stress injuries among at-risk workers: A systematic review and meta-analysis. Systematic Reviews 10:126. https://doi.org/10.1186/s13643-021-01677-7
Sommaire rédigé par E. Kossick, révisé et édité par B. Barootes et Anderson, G.
Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.