Sommaires de recherche
Pourquoi avoir effectué cette étude ?
Les membres de la Gendarmerie royale du Canada rapportent souvent avoir été exposés à de nombreux événements potentiellement traumatisants sur le plan psychologique (ÉPTP), qui sont associés au développement de différentes blessures de santé mentale. Près de la moitié de tous les membres actifs de la GRC ont obtenu un résultat positif pour un, ou plus d’un, trouble de santé mentale. La prévalence élevée de symptômes de trouble de santé mentale rapportés par les membres actifs de la GRC s’ajoute aux niveaux élevés de stigmatisation et aux faibles niveaux d’intention d’utiliser les services de soins de santé mentale, exacerbant davantage les problèmes de santé mentale.
On en connaît peu concernant les niveaux de connaissances en santé mentale, de la stigmatisation, des intentions d’utiliser les services chez les cadets qui entament le Programme de formation des cadets (PFC). La présente étude est conçue dans le but 1) d’obtenir des niveaux de référence sur les connaissances en santé mentale, la stigmatisation et les intentions d’utiliser les services de santé mentale chez les cadets de la GRC ; 2) de déterminer le lien entre les connaissances en santé mentale, la stigmatisation, et les intentions d’accéder aux services chez les cadets de la GRC ; 3) d’examiner les différences entre les groupes sociodémographiques ; et 4) de comparer les cadets à un échantillon de membres actifs de la GRC évalués auparavant.
Qu’est-ce que l’étude a accompli ?
La présente étude fait partie d’une plus grande étude de la GRC, conçue pour évaluer l’impact des compétences enseignées afin de mieux protéger les membres contre les blessures de stress post-traumatique (BSPT). Vous pouvez consulter le sommaire de recherche du protocole de l’étude, déjà publié, ici.
Les participants étaient composés de 772 cadets de la GRC (72 % des hommes) qui entraient au PFC, et qui ont répondu à des sondages évaluant les connaissances en santé mentale, la stigmatisation, et les intentions d’accéder à des services de soins de santé mentale.
Qu’a-t-on découvert ?
Les connaissances en santé mentale et les intentions d’utiliser les services étaient positivement associées, suggérant que les cadets possédant des niveaux plus élevés de connaissances en santé mentale étaient plus susceptibles de chercher des services. Les cadets qui ont rapporté des niveaux plus élevés de stigmatisation ont aussi rapporté des niveaux plus faibles de connaissances en santé mentale et d’intentions d’utiliser des services de soins de santé mentale. Les résultats actuels mettent en évidence l’importance d’augmenter les connaissances en santé mentale et les intentions d’utiliser les services en réduisant la stigmatisation liée aux troubles de santé mentale et à la demande d’aide.
Comme attendu, en se basant sur la recherche antérieure, les cadettes ont rapporté des scores statistiquement significativement plus élevés de connaissances en santé mentale et d’utilisation des services, ainsi que des scores plus faibles de stigmatisation, que les cadets. La stigmatisation est un obstacle à demander l’aide des services de soins de santé mentale, particulièrement chez les membres masculins qui ont déclaré avoir peur d’être vus comme inaptes au service. Les résultats de la présente étude suggèrent que les cadets pourraient être moins sensibles ou moins aptes à reconnaître les difficultés de santé mentale, et moins susceptibles de chercher du soutien, lorsqu’ils font face à des problèmes de santé mentale.
Comparativement aux membres actifs de la GRC, les cadets participants ont rapporté des niveaux statistiquement significativement plus faibles de connaissances en santé mentale, des niveaux plus faibles de stigmatisation, et des niveaux plus élevés d’intentions d’utiliser des services de soins de santé mentale. Le niveau plus faible de connaissances en santé mentale et de stigmatisation parmi les cadets comparativement aux membres actifs pourrait être lié à l’expérience. En effet, dans l’exercice de leurs fonctions, les agents de police rencontrent des personnes qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale, ce qui pourrait indirectement augmenter la stigmatisation ainsi que les connaissances perçues en santé mentale.
Quelles mesures prendre maintenant ?
Les résultats actuels fournissent les données de référence nécessaires sur les niveaux de connaissances en santé mentale, la stigmatisation, et les intentions d’utiliser les services chez les cadets, ainsi que mettent en évidence les différences entre les caractéristiques sociodémographiques et les différences entre les cadets et les membres actifs.
Les résultats indiquent que les cadets de la GRC qui entament le PFC déclarent des niveaux plus faibles de connaissances en santé mentale et de stigmatisation, et des niveaux plus élevés d’intentions d’utiliser les services de soins de santé mentale que les membres actifs de la GRC, suggérant que les expériences professionnelles pourraient augmenter la stigmatisation. Davantage de recherche est nécessaire afin de comprendre les liens entre l’expérience liée au service, le fait de faire face à des personnes qui ont des problèmes de santé mentale, les connaissances perçues en santé mentale selon les expériences, et la stigmatisation.
Davantage de recherche est nécessaire afin de mieux comprendre les différences des connaissances en santé mentale, de la stigmatisation et des intentions d’utiliser les services, et la façon dont le sexe et le genre peuvent influencer les connaissances en santé mentale au sein des membres actifs de la GRC.
Les résultats ont aussi associé des niveaux plus élevés de connaissances en santé mentale à un niveau plus faible de stigmatisation et à un niveau plus élevé d’intentions d’utiliser les services de professionnels de soins de santé mentale. Les résultats mettent en évidence l’importance de la formation en santé mentale fondée sur des données probantes ; cependant, davantage de recherche est nécessaire afin de déterminer si la formation en santé mentale est liée à des connaissances en santé mentale accrues, à moins de stigmatisation, à plus d’intentions d’utiliser les services, et à un meilleur bien-être global.
L’Étude de la GRC est financée par la GRC, le gouvernement du Canada, et le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. T. O. Afifi est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les traumatismes de l’enfance et la résilience. Le développement, les analyses et la diffusion du présent article ont été rendus possibles grâce à une généreuse et très appréciée subvention de la Fondation Medavie.
La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour le présent sommaire de recherche.
Consultez l’étude complète ici
Étude complète :
Andrews, K.L., Jamshidi, L., Shields, R.E., Teckchandani, T.A., Afifi, T.O., Fletcher, A.J., Sauer-Zavala, S., Brunet, A., Krätzig, G.P., and Carleton, R.N. (2023) Examining mental health knowledge, stigma, and service use intentions among Royal Canadian Mounted Police cadets. Front. Psychol. 14:1123361. doi : 10.3389/fpsyg.2023.1123361
Rédigé par K. L. Andrews et R. E. Shields