L'ICRTSP lauréats de son tout premier prix Champions de la santé mentale 2021
Lorsque nous avons ouvert la mise en candidature pour le tout premier prix Champions de la santé mentale, nous n’aurions jamais imaginé la multitude de réponses que nous recevrions. En effet, plus de 200 candidatures ont été soumises, et l’équipe de l’ICRTSP a eu le privilège de lire les nominations décrivant les témoignages de membres du personnel de la sécurité publique (PSP) passionnés et engagés de partout au pays; dont « les bottines suivent certainement les babines » lorsqu’il s’agit de soutenir la santé mentale et le bien-être de leurs collègues.
Pour être considérée comme champion, la personne proposée devait avoir accompli une (ou plus d’une) des actions ci-dessous:
- Sensibiliser les autres à la santé mentale du PSP (par exemple, partager à grande échelle avec ses collègues son expérience personnelle en santé mentale, ou participer à l’élaboration d’un programme);
- Aider à réduire la stigmatisation liée à la santé mentale au sein de son organisation ou dans la collectivité du PSP;
- Travailler comme pair aidant;
- Travailler comme membre d’une équipe de réinsertion;
- Participer au développement de pratiques pour assurer un milieu de travail sécuritaire sur le plan psychologique (par exemple, promouvoir à grande échelle dans l’organisation l’importance de prendre soin de soi, encourager un milieu ouvert aux discussions concernant les problèmes de santé mentale).
Avec tant de candidatures, l’équipe a aussi évalué les candidats selon les critères suivants :
- L’impact sur la santé mentale de leur organisation et de leur communauté;
- Le nombre de personnes qui ont profité de leurs efforts en santé mentale;
- Leur volonté de parler de leur cheminement en santé mentale;
- La création de ressources ou d’initiatives novatrices en santé mentale;
- La création de nouvelles ressources de formation;
- L’engagement à réduire la stigmatisation liée à la santé mentale.
Des membres du PSP de différents secteurs, différentes provinces et différentes collectivités, qui ont eu un impact significatif sur leurs organisations ont été proposés. Avec tant de candidats méritants, se limiter aux 20 lauréats reconnus ici n’a pas été facile.
Nous félicitons chacun de nos premiers champions d’avoir amélioré la santé mentale au sein de leur organisation. Chaque lauréate et lauréat a inspiré tout le monde à l’ICRTSP. Nous croyons que leurs témoignages inspireront aussi de futurs champions de la santé mentale. Veuillez continuer de lire pour en savoir plus sur l’excellent travail qu’ils accomplissent au sein de leurs organisations.
Sharon Bak
Agente régionale en gestion des urgences
Gestion des urgences de la province de l’Ontario
À titre d’agente régionale de gestion des urgences, Sharon Bak sait ce qu’il faut pour mettre de l’ordre et sortir du chaos. Les membres du PSP en gestion des urgences sont souvent oubliés jusqu’à ce qu’une urgence survienne. Alors, ils se précipitent dans l’action faisant face au stress et aux traumatismes, autant semblables, mais différents, de ceux de leurs homologues d’autres secteurs. Le travail unique des gestionnaires de situations d’urgence est difficile à comprendre pour ceux qui ne sont pas dans le domaine, ce qui souligne l’importance d’avoir une équipe de soutien par les pairs. Avoir créé une équipe de soutien par les pairs pour Gestion des urgences de la province de l’Ontario n’est qu’une des raisons pour lesquelles Chris Pittens a proposé la candidature de Sharon comme championne de la santé mentale.
Comme personne vivant avec un trouble de santé mentale, Sharon s’est exprimée à propos de la santé mentale au sein de son organisation. Cette volonté de dire haut et fort, combinée avec la détermination de toute sa vie d’aider les gens, a fait de Sharon la défenseure idéale pour améliorer la santé mentale et le bien-être. Dans ses mots, elle dit :
« Le silence tue. Si je parle et que je raconte mon expérience, ça montre que c’est correct d’être ouvert. »
Sharon croit que la notion de héros aux nerfs d’acier est toujours très répandue dans la collectivité du PSP. Quand même, elle travaille fort pour montrer que la santé mentale ne vous définit pas, et ne vous limite pas dans ce que vous pouvez accomplir dans la vie. En fait, Sharon pense qu’elle est meilleure dans son emploi à cause de son combat personnel. Cela lui permet d’être empathique envers ceux qu’elle soutient dans une situation d’urgence.
Sharon apporte le même dévouement à son milieu de travail. Comme l’a mentionné son proposant, Sharon a fondé un groupe de travail pour la santé mentale dans son organisation afin d’aider à offrir des soutiens au-delà de ceux du programme d’aide aux employés. Sharon reconnaît que cela fait partie de renforcer la santé mentale et le bien-être de la culture de son milieu de travail, un geste qu’elle croit essentiel pour les organisations. Pour que les organisations soutiennent la santé mentale, Sharon croit qu’il est nécessaire d’investir de l’argent en soutien et en éducation, et il faut que les dirigeants se donnent davantage afin de changer la culture. Lorsqu’il s’agit d’outils, selon Sharon, ce n’est pas une solution universelle. C’est pourquoi l’éducation sur la santé mentale et le bien-être est si importante, autant personnellement que professionnellement.
Bien que Sharon ne se considère pas comme une héroïne, la personne qui l’a proposée, Chris lui le croit :
« Un héros c’est quelqu’un qui ne porte pas nécessairement une cape, mais qui travaille avec acharnement pour partager son témoignage, aider ceux qui ont des difficultés, prend des risques, montre sa vulnérabilité en disant la vérité, et défend les autres qui n’ont pas encore trouvé leur voix. Nous ne pouvons pas imaginer de meilleur «héros» et championne de la santé mentale que Sharon Bak. »
Courtney Brenner
Agente des communications
Service de police de la région de Niagara
La communicatrice Courtney Brenner a été inspirée à aider les autres par sa propre expérience comme répartitrice du 911. Dans sa position, elle a fait face à de nombreux incidents traumatisants qui ont eu des répercussions sur sa santé mentale. Durant son parcours, Courtney a constaté les bienfaits de demander de l’aide. Elle comprend l’importance pour les survivants de traumatismes d’en parler afin que d’autres puissent se sentir à l’aise de demander de l’aide. Elle dit qu’il s’agit de normaliser l’expérience.
Après sa propre expérience traumatisante, Courtney a commencé à aider activement les autres à se réinsérer au milieu de travail. En proposant la candidature de Courtney, Krista Neilson a affirmé que Courtney a été la première personne à qui elle a pensé quand elle a vu la demande de candidature pour le prix Champions de la santé mentale. Krista reconnaît le dévouement de Courtney dans les petits gestes qu’elle pose, comme gérer un horaire complexe, travailler pendant ses journées de congé, et sacrifier ses tâches préférées afin de pouvoir soutenir la réinsertion d’un autre membre de l’organisation.
Courtney a remarqué des améliorations importantes à l’approche en santé mentale dans son milieu de travail au cours de son emploi. Elle a découvert que partager son expérience personnelle a été un outil efficace pour apporter du soutien aux autres. En partageant la manière dont elle a demandé de l’aide, elle a aussi contribué à réduire la stigmatisation liée à demander les services de professionnels de la santé mentale. Elle espère qu’en partageant son expérience, les gens voient quelqu’un qui a vécu un traumatisme et s’en est sorti.
Courtney croit à l’importance de la réinsertion pour les communicateurs, parce qu’on peut revenir au travail graduellement, et de manière adaptée à chacun. Elle a réalisé les avantages de la réinsertion et est fière de contribuer à son succès dans son milieu de travail.
Par sa volonté de partager son expérience au profit des autres, Courtney a démontré qu’elle est championne de la santé mentale.
Chef Derrick Clark
Chef pompier
Service d’incendie de la ville d’Oshawa
En tant que pompier, Chef Derrick Clark a personnellement fait face à des traumatismes dans l’exercice de ses fonctions. En rétrospective, il peut observer comment ces expériences l’ont aidé à comprendre l’ampleur des enjeux de santé mentale auxquels font face les membres du PSP. Ces expériences l’ont encouragé à concentrer ses efforts dans le but de s’assurer que les membres de son organisation poursuivent de longues carrières en santé. Il croit qu’à titre de chef, il a la responsabilité de tirer profit de sa position et de mettre en œuvre des programmes et des outils qui soutiennent la santé mentale des membres de son personnel.
Chef Clark s’est bien rendu compte que la stigmatisation est encore un enjeu pour de nombreux membres du PSP, il a donc travaillé avec sa propre organisation afin de créer un endroit sécuritaire où les gens peuvent parler de santé mentale.
D’après la personne qui a proposé sa candidature, Sandra Mackey :
« Le chef reconnaît aussi qu’il y a encore de la stigmatisation liée aux membres qui font face à des problèmes de santé mentale, et qu’on doit l’éliminer complètement. L’attitude voulant que «ça fait partie de la job» ou que «montrer ses émotions est un signe de faiblesse» est complètement inacceptable. »
Chef Clark fait remarquer qu’il est souvent difficile de savoir qui lutte contre des problèmes de santé mentale. Contrairement à une blessure à l’épaule où la personne porte une attelle, lorsque cette même personne fait face à des problèmes de santé mentale les signes sont alors cachés. Pour cette raison, Chef Clark croit au soutien par les pairs et à sa capacité d’offrir une voie sécuritaire pour discuter de santé mentale. Il sait aussi qu’il faut améliorer l’accès aux ressources en santé mentale. Il s’est joint à des organisations locales comme Wounded Warriors, élargissant l’accès à des services en santé mentale comme des ateliers, des retraites, et du counseling, pour les membres du personnel.
Chef Clark réalise, qu’afin d’apporter des changements et d’améliorer l’accès aux soutiens en santé mentale, les dirigeants doivent comprendre les enjeux. Il croit que les dirigeants doivent jouer un rôle central dans l’élaboration de programmes et de soutiens pour leurs employés.
Il remercie aussi son personnel, dont Sandra, qu’il considère être les vrais champions au sein de son organisation, mentionnant que leur passion et leur dévouement sont cruciaux pour réussir à améliorer les services en santé mentale.
Chef Clark donne l’exemple, ce qui en a fait un champion de la santé mentale.
Amanda Conway
Agente de police
Service de police de la ville de Brandon
Amanda Conway croyait que son diplôme en travail social l’aiderait à établir un lien avec les personnes sur la rue, mais elle voit sa valeur dans l’énorme travail qu’elle a fait au sein de l’organisation. Deux ans après s’être jointe au Service de police de la ville de Brandon, Amanda a postulé à un poste ouvert sur l’équipe pour le bien-être des employés. Moins d’un an plus tard, elle en était la présidente. Amanda attribue à ses antécédents en travail social sa décision d’agir en soutien de la santé mentale au sein de son organisation.
Le parcours scolaire d’Amanda lui a permis de comprendre et de se sensibiliser à l’impact que le travail policier peut avoir sur la santé mentale. Elle a travaillé fort pour le faire connaître dans son organisation. Grâce à son projet Resilience 911, elle partage aussi ces connaissances dans d’autres organisations de la région de Brandon.
L’éducation est le fil conducteur de tout ce qu’Amanda a accompli au sein de son organisation. Elle croit qu’afin d’éliminer la stigmatisation liée à la santé mentale, il est essentiel que les gens aient les outils nécessaires pour reconnaître lorsque leur santé mentale a été touchée par un traumatisme. Selon Amanda, une bonne santé mentale au sein de son organisme nécessite « promotion, éducation, et normalisation. » Cela signifie créer un environnement sécuritaire dans lequel les employés peuvent s’exprimer, éduquer les membres sur les signes de problèmes de santé mentale, et normaliser les enjeux en santé mentale chez le PSP. De plus, Amanda croit qu’éduquer les gens sur la santé mentale du PSP devrait être offert à un public plus large que seulement aux membres du PSP. Elle croit que les thérapeutes et les psychologues devraient tous être éduqués sur le travail du PSP, et l’impact de ce travail sur leur santé mentale. Augmenter la compréhension qu’ont les professionnels de la santé mentale de ce groupe spécialisé, selon Amanda, enlèverait un obstacle important à l’intérêt que porte le PSP à demander l’aide de professionnel.
Travailler auprès des familles du PSP est aussi important pour Amanda, étant donné qu’elles sont souvent le soutien de première ligne pour le PSP. Elle a centré ses efforts à donner aux familles l’occasion d’apprendre et de suivre la même formation offerte au PSP.
En proposant la candidature d’Amanda, Randy Lewis a souligné une longue liste des initiatives qu’Amanda a accomplies durant ces quatre ans à la présidence de l’équipe pour le bien-être des employés, en terminant par ceci :
« Le Service de police de la ville de Brandon, ses employés, et le personnel des services d’urgence de l’ouest du Manitoba sont très chanceux d’avoir l’agente Amanda Conway comme membre de leur famille de travail. Son expertise dans le domaine de la santé mentale, et son désir d’améliorer la santé et le bien-être de son entourage font d’Amanda une lauréate digne de ce prix. »
C’est évident, Amanda est une véritable championne de la santé mentale.
Nicholas Deschamps
Agent des services frontaliers
Agence des services frontaliers du Canada
D’après les 18 personnes qui ont proposé la candidature de Nicholas Deschamps, c’est un champion de la santé mentale. Selon elles, Nicholas est la personne qui les fait sourire lorsqu’elles en ont besoin, ou celui qui prête une oreille attentive à leurs préoccupations. Nicholas, un membre actif du programme d’aide aux employés, offre de la formation en santé mentale, partage les outils, et a spécialement aménagé une salle où les agents peuvent relaxer. Cette salle permet aussi aux membres qui le désirent de parler de leur santé mentale en toute confidentialité.
Nicholas sait bien écouter, et il s’aperçoit que lorsqu’il le fait, cela semble aider ses collègues. Pour Nicholas, l’écoute est cruciale. Il sent que les membres du personnel de la sécurité publique s’empêchent souvent de gérer leurs émotions parce qu’ils ont peur de montrer leur vulnérabilité. Nicholas considère encore la stigmatisation comme l’enjeu principal auquel fait face le PSP. Lorsqu’on lui demande quels soutiens seraient nécessaires dans les organisations du PSP, Nicholas répond clairement : « avoir une plus grande visibilité, mieux promouvoir la santé mentale, et s’assurer que les superviseurs immédiats soient plus disponibles. »
À l’aéroport où il travaille, tout le monde fonctionne à 100 km à l’heure, alors qu’une bonne santé mentale demande parfois de ralentir et de respirer. C’est pourquoi Nicholas est fier de la salle « zen » qu’il a aménagée. Il sait que c’est un endroit où ses co-équipiers peuvent se détendre et prendre une pause du rythme effréné de leur journée.
Nicholas est aussi heureux de s’exprimer et de profiter de sa position au travail. En effet, comme membre du PAE et du syndicat, il essaie de se tenir au courant des dernières nouvelles et des soutiens offerts à ces co-équipiers. Ces derniers l’apprécient, et plusieurs des personnes qui l’ont proposé ont mentionné combien le fait que Nicholas partage ses connaissances concernant les ressources et la formation a eu des répercussions positives sur leur vie professionnelle et personnelle.
Toutefois, en fin de compte selon Nicholas tout ça revient à écouter les gens qui ont des difficultés, et à être disponible lorsqu’ils ont besoin de lui, et voilà pourquoi il est champion de la santé mentale.
Jeremy Fine
Communications Operator
Toronto Police Service
Jeremy Fine reached a tipping point 12 years into his career, when he lost a co-worker. He realized that he had been to a lot of funerals for co-workers. Curious about why this might be happening, Jeremy did some research and was stunned by the mental health impacts of critical incidents. His findings were something he had never encountered in his training. It was as a result of this research that Jeremy decided to become a voice for his fellow communicators, sharing what he had learned so that they could understand the impact of their work, on their health.
Jeremy has also put his knowledge to use as a peer supporter and R2MR trainer. When he supports or trains someone, he tries to help them understand that mental injuries are just like physical ones; they exist, are legitimate, and deserve to be treated without judgement. Jeremy believes that the more organizations reinforce this message through training and policy, the easier it will be for PSP to access the growing list of available supports.
In her nomination of Jeremy, Monica Di Tollo highlighted Jeremy’s efforts in co-creating a wellness tab on the internal website site of his employer. This wellness tab is accessible to all communications operators. “This site is designed to provide members with information on how to maintain mental and physical well-being. It contains information on PTSD and how to recognize symptoms of it, as well as links to many organizations designed to help people achieve better mental health.” Jeremy has also developed a communications wellness library, “which provides books specifically tailored to help communications operators cope with the stresses inherent in their duties.”
Jeremy is sure to point out the unique nature of communications work. On any shift, there is a possibility that an operator could face 10-15 calls which could be considered critical incidents. Calls are constantly in queue with the chance that a critical incident call will be followed by a call about an argument between neighbours over snow shovelling. Jeremy says it can be like “death by a thousand cuts” for an operator’s mental health. But even with all of these stresses, communicators like all PSP, can be slow to reach out for help. Jeremy sees two clear reasons for this: stigma, the idea that you signed up for the job, so suck it up, and the need to help others which is why most people get into PSP work.
Jeremy knows the tool most crucial in combatting these concerns is fact-based information, delivered, if possible, by a fellow PSP. The message needs to land with PSP for it to get through, which is why Jeremy feels privileged to use his voice to help other PSP, and it is why he is a Champion of Mental Health.
Lorraine Downey
Paramédic en soins primaires et Coordonnatrice de l’équipe de Soutien par les pairs
Services paramédicaux de la ville d’Ottawa
Une expérience tôt dans sa carrière a inspiré Lorraine Downey à devenir championne de la santé mentale. Elle voyait régulièrement des coéquipiers «disparaître» : une journée ils étaient là, et des mois passaient et ils ne revenaient pas au travail. Lorraine n’avait aucune idée de la raison pour laquelle ils étaient partis, s’ils avaient accès à des ressources, ou si on pouvait faire quelque chose pour les aider.
C’est cette préoccupation concernant des disparitions silencieuses qui a poussé Lorraine à postuler, et à être acceptée, à l’équipe de GSIC de son service paramédical. Cette équipe s’est élargie à un modèle plus proactif déjà existant, et qui offre du soutien par les pairs à tout le personnel, pas seulement aux paramédics de première ligne.
Lorraine sait que chaque membre d’une organisation est essentiel au soutien de la santé mentale. Même avec des soutiens en santé mentale considérables, il faut éliminer la stigmatisation liée à la demande d’aide afin de s’assurer que les gens ont confiance d’essayer les programmes offerts par l’organisation. Lorraine sait que le soutien en santé mentale ne se limite pas à l’organisation. Comme fille, épouse, et sœur de membres du PSP, Lorraine comprend qu’avoir un membre du PSP dans sa famille a un impact, tout comme son travail a un impact sur sa famille. Quand même, elle a aussi fait l’expérience de l’avantage que représente le fait que sa famille comprenne son travail, et pour quoi elle a décidé d’organiser des soirées amis et famille pour son organisation. Ces soirées contribuent à mieux comprendre le travail des membres du PSP et à expliquer certains détails que les membres du PSP tiennent peut-être pour acquis. Le programme met vraiment la lumière sur le mystère entourant le rôle des membres du PSP pour leurs familles et leurs amis qui participent, et les aide à se préparer à offrir du soutien.
En proposant la candidature de Lorraine, le chef Pierre Poirier mentionne que Lorraine est « une personne vraiment bonne et compatissante. Elle est empathique, attentionnée, et ouverte d’esprit. Elle a vraiment à cœur l’intérêt et la passion d’aider les autres, et elle adopte une attitude douce et calme par nature invitante et de soutien. » Ces sentiments ont été répétés dans plusieurs citations d’autres membres de son service, incluant celui qui l’a proposée.
Cette passion d’aider les autres se reflète dans son approche proactive. Lorraine affirme :
« Les outils les plus efficaces sont ceux qui sont mis en œuvre avant que vous en ayez besoin. Ce sont ceux-là que vous prenez et vous intégrer dans votre vie pour vous soutenir, vous réconforter, et même rire quand vous passez des moments difficiles, ou juste après une semaine difficile. Soyez ouvert à essayer de nouvelles choses, et pas juste une fois; j’ai appris que ça peut prendre plusieurs essais. Les outils que vous avez ne fonctionnent peut-être pas aussi bien qu’avant. Prenez le temps d’évaluer ce qui ne fonctionne pas. »
Le travail de Lorraine s’étend au-delà de son organisation. Au cours des dernières années, elle s’est associée et a collaboré avec d’autres organisations dans sa ville, afin d’offrir plus de possibilités de services et de formation à son équipe de soutien par les pairs. Même avec le besoin accru de soutien à cause de la COVID, Lorraine et son équipe ont continué de défendre la santé mentale, s’adaptant pour continuer à offrir du soutien bien nécessaire, faisant de Lorraine une candidate sérieuse comme championne de la santé mentale.
Marc Filatrault
Agent correctionnel
Service correctionnel Canada
Pour l’agent correctionnel Marc Filiatrault, le diagnostic de TSPT a été difficile à accepter. Il était fâché de devoir porter le TSPT comme une étiquette, mais en suivant son traitement il a réalisé que partager son expérience était essentiel à sa tranquillité d’esprit. En 2017, Marc participait à un documentaire produit par le Syndicat des Agents correctionnels du Canada. Dans le documentaire Marc a été honnête à propos de l’incident qui a déclenché son TSPT, et de la façon dont il a demandé de l’aide. Briser le silence et la stigmatisation liés au TSPT lui a apporté la paix intérieure, et lui a permis de tourner la page sur une période sombre de sa vie.
Aujourd’hui, Marc sent que tout le monde dans l’organisation est responsable d’assurer la bonne santé mentale d’un collègue. Il croit que plusieurs organisations en sécurité publique ont accès aux soutiens, il est donc essentiel de reconnaître lorsqu’un collègue est en détresse, et de s’assurer qu’il sache quels soutiens sont accessibles.
À la suite de son expérience personnelle, Marc croit que d’en parler est un des moyens les plus efficaces disponibles pour soutenir la santé mentale. La volonté d’être honnête, de partager autant les émotions que les pensées négatives, a été cruciale pour le cheminement de Marc. Lorsqu’il travaille avec d’autres, il encourage la même ouverture. Marc a ressenti l’impact de son témoignage. Il a vu des vies changées quand les gens se sont portés volontaires pour partager leurs propres parcours en santé mentale.
Selon Marc, partager son expérience avec des collègues et participer au documentaire ont été des expériences qui ont changé sa vie. Il a eu la chance de parler à des représentants du gouvernement de soutiens en santé mentale pour les agents correctionnels, et il a pu aider ses pairs à trouver le soutien dont ils ont besoin. Marc est fier d’être impliqué dans le soutien de la santé mentale, et ça l’a encouragé à lutter pour une cause qui lui tient beaucoup à cœur. C’est la sincérité de Marc qui fait de lui un champion de la santé mentale.
Si vous souhaitez connaître l’expérience de Marc, vous pouvez visionner le documentaire Working on the edge/Travailler au bord du gouffre via ce lien: (https://www.youtube.com/watch?v=LcWiF_fQwEw). Veuillez prendre note que la vidéo contient des scènes de violence et que le sujet pourrait être troublant.
Capitaine Steve Fraser
Capitaine – Santé mentale et bien-être
Service d’incendie et de sauvetage de la ville de Vancouver
Le Capitaine Steve Fraser n’a jamais imaginé qu’il serait nommé Champion de la santé mentale. Au début de sa carrière de pompier, Steve était simplement content d’avoir un emploi, mais au fur et à mesure que sa carrière avançait, il a réalisé que son travail affectait sa santé mentale. Steve voyait aussi des collègues pompiers faire face à des difficultés. Il a donc décidé qu’il fallait trouver un moyen de créer du soutien qui permettrait aux pompiers de poursuivre de longues carrières et de profiter de retraites, en santé.
Steve affirme que le bien-être mental est aussi important que le bien-être physique. Alors que l’ÉPP protège le corps, il faut suivre de la formation afin de protéger l’esprit. Selon Steve, l’éducation est cruciale et c’est la raison pour laquelle il a participé à la conception du programme Resilient Minds. Steve constatait qu’il manquait d’interventions disponibles fondées sur les meilleures pratiques psychologiques, qui répondaient aux besoins particuliers des pompiers. Il a commencé à travailler avec des chercheurs pour évaluer le programme Resilient Minds afin de s’assurer qu’il était efficace. Il a encouragé la rétroaction afin de développer davantage le programme et de l’adapter aux besoins des pompiers. Le programme que Steve croyait utilisé uniquement à Vancouver s’est étendu aux organisations des services d’incendie partout au Canada, incluant les organisations volontaires qui ont un accès limité à ce genre de soutien et de formation.
Au cours du développement et de la mise en œuvre de la formation, Steve a remarqué un changement dans la façon dont les organisations traitent la santé mentale, cependant, il souligne trois domaines qui ont encore besoin d’amélioration, soit :
1) La formation en santé mentale qui devrait être priorisée, afin d’être offerte tout au long de la carrière des pompiers;
2) L’accès à des soutiens adaptés au PSP ainsi qu’à des professionnels de la santé mentale qui comprennent la culture du PSP; et
3) Les régimes d’avantages sociaux qui soutiennent les services en santé mentale doivent être révisés et plus accessibles.
Steve croit aussi que des pairs aidants formés au sein de l’organisation peuvent contribuer à réduire la stigmatisation liée à la demande d’aide, et peuvent agir comme conduit vers des services professionnels. Il a aussi vu des pairs devenir champions de la santé mentale au sein des organisations.
En proposant la candidature de Steve, Leanne McLeod de l’ACSM a mentionné:
« L’énergie et l’engagement de Steve à son travail ont changé la culture dans le milieu des pompiers. Il a fait tomber des barrières afin d’offrir un programme psychoéducatif au plus grand service d’incendie en Colombie-Britannique, et ensuite partout au Canada. C’est un agent de changement et il consacre sa vie à s’assurer que ses collègues en Colombie-Britannique et partout au pays soient plus résilients, psychologiquement sains, et soutenus. Steve est une véritable source d’inspiration. »
Ce n’était peut-être pas son objectif au départ, mais Steve Fraser est devenu champion de la santé mentale.
Amber Horsefield
Paramédic
Services paramédicaux des comtés Leeds et Grenville
Amber Horsefield sait ce que faire face à des problèmes de santé mentale représente. Après avoir répondu à un appel qu’elle qualifie comme « l’ayant démolie », Amber a eu de la difficulté à trouver l’aide dont elle avait besoin. À ce temps-là, les soutiens offerts par l’organisation étaient limités, et par conséquent elle a rencontré un professionnel de la santé mentale qui ne comprenait pas ses expériences de paramédic. Cependant, Amber a persévéré, a trouvé l’aide dont elle avait besoin, et a pu retourner au travail. Aujourd’hui, elle partage son expérience avec ses pairs afin d’éliminer la stigmatisation liée à la santé mentale, et de donner à d’autres paramédics dans son service, la permission de ne pas être corrects.
Selon Amber, avant qu’elle entame son cheminement en santé mentale, elle sentait qu’on lui demandait de mettre tous les mauvais appels ou incidents, dans une bouteille fermement bouchée. Aujourd’hui, Amber comprend qu’il est essentiel pour sa santé mentale d’ouvrir la bouteille et de la vider.
Quand on lui demande de quels soutiens les organisations du PSP ont besoin, Amber répond :
« La grâce, l’acceptation, et de l’aide, ajoutant, c’est important pour les organisations de comprendre que leurs membres sont des êtres humains et de leur donner le temps de prendre soin d’eux-mêmes. »
Aujourd’hui, Amber rencontre régulièrement son thérapeute afin de s’assurer qu’elle continue de vider la bouteille. Elle trouve aussi du soulagement en faisant de l’exercice physique. Elle dit que lorsqu’elle soulève des haltères, elle ne pense à rien d’autre. Amber comprend que pour encourager une bonne santé mentale, il est crucial que les personnes s’impliquent dans des activités qui leur plaisent, des activités qui leur permettent d’oublier le travail.
En proposant la candidature d’Amber, son collègue paramédic Tristian Layer a mentionné :
« En réfléchissant à la notion de champion de la santé mentale, j’ai tout de suite pensé à Amber. Non seulement a-t-elle démontré que se concentrer sur sa force mentale et sa résilience peut vous apporter du succès comme paramédic, elle a aussi démontré qu’elle soutient ses coéquipiers, ses amis, sa famille et ses patients. »
Amber continue de travailler afin d’améliorer ses compétences de pair aidant, participant à des conférences et suivant de la formation, trouvant de nouvelles méthodes et de nouvelles idées qu’elle peut utiliser dans son milieu de travail. Elle est toujours prête pour l’appel à 3 heures du matin d’un coéquipier qui a besoin d’aide, mettant en évidence le fait qu’elle est une véritable championne de la santé mentale.
Caporale Dawn Langevine
Enquêteuse, Police fédérale
Gendarmerie royale du Canada
D’après la personne qui a proposé la candidature, le Caporal Neil Vaid, Dawn Langevine travaille sur une des unités d’enquête les plus difficiles pour la santé mentale, le Centre national contre l’exploitation des enfants (CNCEE). Le Caporal Vaid poursuit en disant :
« Elle a fait preuve de leadership remarquable et a adopté une approche proactive à la santé mentale.»
Comme personne de couleur, Dawn apporte une expérience unique à son rôle de pair aidant en travaillant à aider et à conseiller d’autres agents PANDC. Elle a cofondé l’équipe de sensibilisation Dépôt à l’École de la GRC afin de soutenir les nouveaux cadets. Le programme est conçu dans le but d’aider les cadets PANDC qui souhaitent parler à un membre sur le terrain issu d’un contexte culturel, ethnique, ou linguistique semblable.
Lorsqu’on lui demande l’importance pour les personnes de défendre la santé mentale, Dawn affirme :
« Je crois que c’est important pour les membres d’une organisation de défendre la santé mentale parce que tout le monde doit pouvoir s’exprimer. Dès qu’une personne agit, elle permet aux autres de se sentir en sécurité de confier leurs propres expériences. Pouvoir s’exprimer même si sa voix tremble, met la lumière sur une foule de personnes qui souffrent en silence dans le noir. Ça sensibilise aux obstacles, aux défis, et à la douleur que personne ne remarque. Quand quelqu’un agit, on peut espérer la possibilité d’une solution ou de la création d’un système de soutien. Mais, le plus important, c’est de sensibiliser. »
Selon Dawn, s’impliquer consiste aussi à éduquer son entourage sur la façon dont la santé mentale peut changer. Il n’y a pas une seule façon en santé mentale. En éduquant, on permet même à ceux qui ne souffrent pas de problèmes de santé mentale en ce moment d’en être plus conscients.
Par son travail comme pair aidant, Dawn a contribué à combattre la stigmatisation liée à la santé mentale. Sa contribution a un impact positif sur ses coéquipiers et sur la GRC dans l’ensemble. Les répercussions ont été particulièrement ressenties chez les agents PANDC qui sont souvent déployés dans des régions où ils sont souvent la seule personne de couleur. Son engagement à réduire la stigmatisation, et son travail de pair aidant ont permis à Dawn de démontrer qu’elle est championne de la santé mentale.
Amanda MacCullam
Agente correctionnelle
Service correctionnel Canada
Amanda MacCullam est coordonnatrice de l’équipe de la Gestion du stress à la suite d’un incident critique (GSIC) au seul pénitencier à sécurité maximale pour délinquants au Canada Atlantique. Durant la pandémie, l’établissement a fait face à de nombreux défis, notamment une augmentation des incidents. En février 2020 Amanda était la seule agente formée en GSIC sur l’ensemble des agents correctionnels, et elle a répondu à la majeure partie des incidents au pénitencier.
Il y a un an et demi, Amanda a décidé, avec la direction du pénitencier, le syndicat, et l’équipe pour le bien-être, de sensibiliser davantage le personnel aux avantages du programme GSIC. Aujourd’hui, sous sa direction, le pénitencier fait un suivi régulier, à la suite de chaque incident.
En proposant la candidature d’Amanda, Marla Kavalak a mentionné :
« L’agente MacCallum s’assure personnellement que le personnel de l’établissement se sente appuyé lorsqu’il gère non seulement des traumatismes liés au travail, mais aussi des traumatismes personnels. Lorsqu’un gestionnaire correctionnel l’approche à la suite d’un incident, l’agente MacCallum se met à sa disposition et s’assure que le débreffage et le suivi de GSIC se fassent à temps. Grâce à ce suivi, au cours du dernier exercice financier l’établissement a vu revenir au travail 35 agents qui étaient en congé de longue durée. »
Amanda a été inspirée de défendre la santé mentale, parce que :
« Au SCC les défis quotidiens ont une incidence, soit immédiate ou à la longue, sur notre santé mentale. En travaillant si près d’un grand nombre de personnes dans tous les départements, il était évident selon moi que beaucoup de gens souffraient. En constatant ces difficultés, je me suis rendu compte qu’il était très important que j’essaie d’offrir de l’aide et du soutien.»
Amanda a aussi travaillé fort afin de changer la culture qui suggère « encaisse et soit fort ». Elle a collaboré avec ses coéquipiers pour leur faire comprendre que parler de ses émotions ne rend pas une personne faible, mais plutôt, que demander de l’aide est en fait une des actions les plus difficiles que quelqu’un peut accomplir. Amanda a démontré qu’avec leadership et persévérance on peut faire une différence dans son milieu de travail. Cette passion et cet engagement font d’Amanda une championne de la santé mentale.
Tara Mayne
Coordonnatrice régionale du PAE et du programme de GSIC
Service correctionnel Canada
Tara Mayne apporte sa créativité à son rôle de coordonnatrice régionale du programme d’aide aux employés (PAE) et de Gestion du stress à la suite d’un incident critique (GSIC) de Service correctionnel Canada. Non seulement Tara soutient-elle les bénévoles pour ces programmes, mais elle essaie aussi de dépasser les exigences de son emploi afin d’offrir une variété de soutiens aux personnel correctionnel de sa région. Bien qu’elle ait peur que ce soit cliché, Tara croit que les personnes sont l’essence d’organisations comme SCC. Elle affirme que le bien-être du personnel de SCC permet à l’organisation d’offrir les services essentiels pour la protection de tous les Canadiens. Tara reconnaît aussi qu’il y a différents emplois chez SCC, alors elle voit un besoin énorme de divers soutiens qui complètent ce qu’offrent les programmes qu’elle supervise.
Tara a réalisé que les grandes organisations doivent aller au-delà d’une approche universelle à l’offre de soutiens en santé mentale. Elle croit que la direction doit s’informer auprès des employés pour s’assurer que les soutiens disponibles soient assez souples et peuvent être adaptés aux situations changeantes, comme celles vécues durant la pandémie de la COVID-19. Tara prend à cœur trouver de nouvelles manières de soutenir les gens. Elle se met en contact avec les organismes communautaires afin d’offrir de nouvelles occasions aux employés de participer à des ateliers ou des programmes. En demandant aux employés de sortir de leur zone de confort, elle les a vus prospérer. Tara croit aussi qu’une attention personnelle démontre la valeur que l’organisation met sur le travail de ses employés, ce qui renforce la confiance et encourage les gens à être plus ouverts quand ils ont des problèmes.
Une des proposantes de Tara, Jamile Amery, a mentionné, « Lors de sa promotion au poste de Coordonnatrice régionale du PAE et du programme de GSIC, Tara est sorti des sentiers battus pour dynamiser le programme, en se concentrant sur le bien-être et les besoins psychologiques de 16 équipes de soutiens par les pairs. »
L’imagination de Tara a été testée durant la pandémie de la COVID-19, alors que les programmes réguliers n’étaient plus offerts. Elle a mobilisé des idées comme des tentes pour le bien-être sur les sites d’éclosions. Ces tentes ont réunis les pairs aidants et les représentants syndicaux, donnant ainsi au personnel l’occasion de passer un moment mérité loin du stress. Elle s’est aussi associée avec Ambulance St-Jean pour amener des chiens utilisés à des fins thérapeutiques sur les sites. Tara comprend qu’un petit moment de 15 minutes passé avec un chien peut avoir un impact positif sur la santé mentale.
Tara continue de trouver des solutions innovatrices et la personne qui a proposé sa candidature fait remarquer qu’elle travaille maintenant à ajouter la musicothérapie sur les sites. Ce dévouement à trouver de nouvelles approches en santé mentale en soutien au bien-être mental explique pourquoi Tara est championne de la santé mentale.
Sergent Shelby Miller
Relations entre les employés et les gestionnaires
Gendarmerie royale du Canada
Shelby Miller comprend que faire face à des problèmes de santé mentale peut entraîner un sentiment d’isolation, particulièrement dans le Grand Nord, où les services en santé mentale sont plus difficiles d’accès. En 2018, la GRC réalisait que son impact en matière de soutien de santé mentale était faible sur le territoire. Les policiers et les membres civils souffraient d’un manque de soutien. Shelby a été chargée de relancer le programme de soutien par les pairs du Nunavut. Travaillant avec un psychologue, Shelby a voulu développer et mettre en œuvre un programme solide qui pourrait soutenir tous les membres qui travaillent sur cet immense territoire.
Shelby a vécu ses propres problèmes de santé mentale dans le passé, et il comprenait ce que les autres membres pouvaient vivre. Il a réalisé que d’avoir une conversation au bon moment, d’être capable de «vider son sac», est un des outils les plus efficaces pour soutenir la santé mentale.
Ce sont ces expériences qui ont permis à Shelby de se concentrer à renforcer la confiance et réduire la stigmatisation. Il voulait que les membres soient à l’aise de se défouler à propos de leurs expériences, sachant que quelqu’un était là pour les écouter. Selon Shelby, la communication est essentielle. Le programme de soutien par les pairs du Nunavut a grandi à dix bénévoles qui ont tous été formés pour écouter les préoccupations, et donner des conseils et du soutien. Shelby a aussi participé à la mise en œuvre d’une politique qui exige que les membres qui travaillent dans l’Extrême-Arctique subissent une évaluation psychologique obligatoire s’ils souhaitent prolonger leur mandat dans le nord. Ce processus assure la sécurité des membres et du public.
Shelby recommande aussi de faire de l’exercice physique afin de maintenir une bonne santé mentale. Il croit que la capacité d’engager le corps pour se libérer l’esprit est cruciale. D’après Shelby, le secret d’une bonne santé mentale est d’être prêt à vider sa filière mentale, qui signifie faire confiance aux personnes qui sont là pour vous soutenir.
En proposant le sergent Miller, Denis Savard a mentionné que Shelby a joué un rôle déterminant afin d’assurer le bien-être des membres de la GRC des 25 détachements du Nunavut. L’ICRTSP est d’accord et fier d’avoir le sergent Shelby Miller comme champion de la santé mentale.
Gendarme Kandice Perry
Agente de police
Gendarmerie royale du Canada
Il a fallu quelque temps avant que Kandice Perry s’exprime librement. Lorsqu’elle était enfant à Terre-Neuve, elle a vu son père, qu’elle aimait, étouffer ses émotions, se tournant vers l’alcool pour noyer ces problèmes. Comme jeune policière de la GRC, Kandice revoyait son père dans les gens qu’elle côtoyait quotidiennement. Elle a réalisé comment naissaient les conflits lorsque les gens étaient incapables de gérer les périodes creuses de leur vie.
Cette observation a inspiré Kandice à suivre des cours de psychologie afin de l’aider à mieux comprendre les gens avec qui elle avait affaire tous les jours. En même temps, Kandice luttait contre les conséquences des traumatismes causés par le travail policier, tout en gérant aussi le défi d’être femme dans une profession dominée par les hommes. Jusqu’en 2014, Kandice a étouffé ses émotions et a travaillé afin d’être plus forte et meilleure que ces homologues masculins. Plus tard, alors qu’elle assistait à une présentation sur le TSPT, elle a remarqué que les symptômes dont on parlait étaient comme une liste de ses propres expériences. Elle a tendu la main à un psychologue et a obtenu de l’aide. Alors qu’elle travaillait sur sa propre santé mentale, elle a poursuivi son rêve de devenir maître-chien, et est devenue animatrice de l’atelier RVPM. En 2017, elle a subi un revers alors qu’une blessure lui a donné l’impression d’être brisée. La dépression, l’anxiété et la douleur ont démoli sa capacité d’y faire face, et elle s’est retrouvée à penser au suicide. Au cours d’une des plus mauvaises journées, ses deux jeunes filles lui ont fait réaliser qu’elle devait se prendre en main et demander de l’aide. Cette fois l’aide est arrivée sous forme d’une boule de poil. Kandice a tendu la main au programme Courageous Companions où elle a trouvé du soutien. Charlie, un chien, est entré dans sa vie et Kandice a retrouvé un sens en travaillant pour justifier l’importance des animaux de service en matière de soutien en santé mentale.
Lorsqu’on lui demande pourquoi c’est si crucial d’agir pour soutenir la santé mentale au sein d’une organisation, Kandice répond :
« Les premiers répondants sont les filtres de la société. Nous croisons les gens dans leur pire état. Nous côtoyons la mort et sommes témoins de scènes sanglantes. Au cours des six dernières années, Fort McMurray a vécu des feux de forêt, une récession économique, des inondations, et l’état d’urgence durant la pandémie. Durant tous ces événements catastrophiques, les premiers intervenants ont répondu à l’appel. Beaucoup d’entre nous en sont sortis endommagés, et si nous ne nous sentons pas assez en sécurité au sein de notre organisation pour nous exprimer et demander de l’aide, alors l’organisation a échoué. Perdre un seul agent de police par suicide, c’est un de trop. La culture doit changer; ce n’est plus une question de : qu’est-ce que je peux obtenir de mes employés, mais plutôt comment peut-on mieux servir nos employés. »
Pour Kandice, afin de bâtir un sentiment de confiance, les programmes de soutien doivent être conçus et mis en œuvre par des membres de première ligne. Au cours de sa carrière à la GRC, elle a observé l’organisation avancer à pas de géant en améliorant les soutiens en santé mentale. Toutefois, elle aimerait quand même voir des ressources supplémentaires pour les jeunes femmes qui choisissent cette profession, afin qu’elles soient soutenues alors qu’elles concilient famille et carrière. Kandice sait que personne ne devrait souffrir seul, ce qui confirme qu’un système de soutien solide est crucial. Elle remercie son mari, un collègue premier répondant, de son soutien inébranlable, ainsi que de l’amour inconditionnel et de la compréhension qu’il lui a témoignés. Dans ces moments les plus creux, Kandice avait l’impression que personne ne se souciait de sa situation. Lorsqu’elle était en congé pour blessure, elle a eu peur de retourner au travail, alors elle a créé un bulletin d’information, le «Buffalo Debrief» qui met la lumière sur la santé mentale, avec l’objectif de bâtir une collectivité en milieu de travail. Elle a conçu le bulletin :
« Dans le but de créer des liens par le biais d’information et d’événements. Même si vous ne parlez à personne et que vous n’êtes pas allé au bureau, l’information est là pour vous à consulter quand vous serez prêt. »
La personne qui a proposé Kandice fait remarquer comment elle et Charlie continuent d’éduquer sur l’importance des chiens de service, présentant une différente méthode de traitement disponible pour les premiers répondants. L’empathie de Kandice et son cheminement pour aider les autres en font une championne de la santé mentale.
Sergente Joy Prince
Coordonnatrice Programme de soutien par les pairs, Division F
Gendarmerie royale du Canada
Joy Prince ne pense pas mériter ce prix. Joy ne se considère pas comme championne de la santé mentale, même si elle a accepté le poste en tant que première coordonnatrice du soutien par les pairs dans sa division. Pour elle, sa contribution envers ses collègues membres de la GRC fait partie de son travail.
La personne qui l’a proposée, Rhonda Blackmore n’est pas d’accord, affirmant :
« Joy a entrepris son rôle de première coordonnatrice du soutien par les pairs de la division F en 2015, avec l’affinité d’aider les autres. Par son caractère exemplaire, Joy a transformé le programme en meilleure pratique reconnue à l’échelle nationale, fondée sur son écoute empathique et sa compassion naturelle. Elle vous fait sentir que vous n’êtes pas seul, favorisant la notion qu’il n’y a aucune honte à demander de l’aide, et que nous sommes tous dans le même bateau. La sergente Joy Price incarne l’esprit derrière le prix Champions de la santé mentale. »
Joy considère que l’objectif de son travail est d’améliorer les journées des autres, les aidant à tendre la main pour demander de l’aide après avoir géré un appel difficile. Joy admet que lorsqu’elle a commencé à travailler pour la GRC, on ne parlait pas souvent de santé mentale, mais elle a constaté un changement durant son mandat de coordonnatrice de soutien par les pairs. Au début, elle tendait la main aux gens après leur débreffage à la suite d’un appel difficile; aujourd’hui, ce sont les membres qui l’appellent pour l’aviser qu’ils ont eu un appel difficile. Lorsqu’on l’appelle, Joy remue ciel et terre pour trouver l’aide qui répond le mieux à leurs besoins. Elle crédite ses collègues, et les coordonnateurs de soutien par les pairs à travers le Canada pour un environnement de collaboration lui permettant d’échanger des idées pour soutenir les membres. Elle voit cette grande capacité de collaboration comme un des avantages de travailler au sein d’une vaste organisation. Elle a découvert un autre avantage dans les structures qui permettent à la direction d’observer les tendances dans les besoins de soutien des membres. Joy apprécie les différents outils comme Lifespeak et SBSO qu’elle peut offrir à ceux qui demandent de l’aide, bien qu’elle souhaite toutefois compter sur plus de psychologues qualifiés qui comprennent les enjeux du PSP.
Elle reconnaît qu’il reste encore du travail à faire pour que la santé mentale devienne un courant dominant, mais elle a une vision qu’elle espère atteindre éventuellement, et elle espère voir :
« Des organisations dans lesquelles parler de santé mentale est aussi facile que de parler de santé physique, et qui offrent un milieu de travail sans stigmatisation.»
En travaillant vers cette vision Joy championne la santé mentale au sein de son organisation, mais surtout, ne l’appelez pas championne.
« Je me sens simplement privilégiée d’être celle que les gens appellent quand ils ont besoin de soutien. C’est un honneur de mériter leur confiance, et de les soutenir dans des moments difficiles. »
Joy ne veut peut-être pas être considérée comme championne de la santé mentale, mais l’ICRTSP est honoré de lui conférer ce titre.
Lieutenant Gregg “Scully” Schaalje
Pompier
Service d’incendie et de sauvetage du comté de Rocky View
Gregg Schaalje, Scully, pour tous ceux qui le connaissent, a passé une grande partie de sa carrière de pompier à défendre la santé mentale. Lorsqu’on lui demande ce qui l’a inspiré à faire ce travail, Scully relate un incident au début de sa carrière de pompier volontaire. Son équipe répondait alors à un accident de voiture mortel, et comme recrue, il était responsable de tenir la lampe pour éclairer les répondants médicaux sur les lieux. Scully a donc clairement vu toute la scène et l’état de dévastation de la voiture accidentée, dans laquelle les passagers étaient prisonniers lorsqu’elle a pris feu.
L’appel aurait pu le traumatiser complètement et l’empêcher de poursuivre une carrière de pompier, mais son chef a fait venir un psychologue quelques jours plus tard, et a offert un débreffage à toute l’équipe. Avec le programme de Gestion du stress à la suite d’un incident critique (GSIC) encore nouveau, l’expérience de Scully avec l’équipe de GSIC lui a permis de traiter le traumatisme de la scène. Le fait de tourner la page lui a permis de sauver sa jeune carrière de pompier. Six ans plus tard, il se portait volontaire pour faire partie d’une nouvelle équipe de GSIC à Medicine Hat.
Les actions prises par son premier Chef pompier ont montré à Scully l’importance de défendre la santé mentale. Depuis, il a remarqué les effets de la stigmatisation sur le PSP, et il croit que c’est toujours un enjeu majeur pour la collectivité du PSP. Cependant, il a aussi constaté des améliorations, comme des possibilités de formation et l’offre de programmes pour soutenir la résilience. Scully réalise qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire en matière de santé mentale, et il insiste sur le fait que les organisations doivent mettre en œuvre des procédures et des politiques qui permettent aux personnes de prendre soin de leur santé mentale, sans avoir à faire face à la stigmatisation lorsqu’elles reviennent au travail. Il affirme qu’on ne doit plus faire subir des changements aux fonctions ou faire perdre une chance d’avancement.
Quand il s’agit de prendre soin de sa propre santé mentale, Scully réfléchit pour trouver des activités qui soutiennent sa propre résilience. Ces jours-ci il soutient sa résilience en faisant de la planche à bras ou un tour en avion. Il croit que des activités qui ont un effet sur la résilience sont celles qui forcent la personne à se concentrer sur le moment présent, c’est-à-dire que l’activité est spécifique pour chaque personne.
Scully croit aussi à la valeur des programmes menés par des pairs, du soutien psychologique, et des données probantes. Il a profité des avantages apportés par le soutien par les pairs formés, mais il comprend aussi qu’il est temps pour les professionnels de la santé mentale de s’impliquer.
En proposant la candidature de Scully, Malcolm McNeil a mentionné :
« Les efforts, la passion, le plaidoyer, les présentations, et l’engagement direct aux services de soutien par les pairs dont Gregg fait preuve, sont extrêmement influents dans la réduction de la stigmatisation liée à la santé mentale, et contribuent directement à améliorer et à sauver la vie de ces collègues premiers répondants.»
Scully ne se considère pas comme champion de la santé mentale, mais il attribue plutôt sa capacité à accomplir ce travail important, à tous ceux et celles qui l’ont formé et l’ont influencé.
Sergent Akhasone Samonekeo
Police fédérale
Gendarmerie royale du Canada
Akhasone Samonekeo est devenu agent de police pour aider les gens, ne pensant jamais que parfois ce seraient les policiers qui auraient besoin d’aide. Lorsqu’Akhasone est entré en service à la GRC, il était plus vieux que les autres recrues de sa troupe. Il s’est rendu compte que les autres membres venaient lui demander conseil. Avec le temps, il a remarqué qu’ils demandaient souvent des conseils sur des questions similaires, il a donc décidé d’agir et de se renseigner sur les soutiens disponibles pour ces collègues. Il espérait qu’en étant bien informé, il pourrait aider sans causer de mal involontairement.
Ces premiers pas ont mené Akhasone à participer au programme de soutien par les pairs, instauré à la GRC en 2016. Quand on lui a demandé pourquoi c’était important que des personnes au sein des organisations s’impliquent en santé mentale, le sergent Samonekeo répond simplement : « La stigmatisation. » Selon lui, plus de personnes défendent la santé mentale, mieux c’est, même si celles-ci n’ont pas vécu de problèmes de santé mentale. Ahkasone commence à observer un changement dans son milieu de travail. On offre davantage de soutiens qu’auparavant, mais il remarque encore une certaine hésitation à utiliser les ressources disponibles.
En proposant la candidature d’Akhasone, Karla Kincade a mentionné qu’Akhasone :
« a passé des années à travailler avec acharnement pour sensibiliser, éliminer la stigmatisation, et offrir des services de soutien pour des problèmes de santé mentale. »
Sa poursuite inlassable d’améliorations se reflète dans la voix d’Akhasone lorsqu’il parle de l’éducation et de la démystification des mythes nécessaires, afin de créer un environnement sécuritaire où les gens peuvent partager leurs préoccupations en santé mentale. Selon Akhasone, ce ne sont pas seulement les membres assermentés qui ont besoin de soutien; il constate que des membres non assermentés subissent aussi les effets de leur travail. La solution, d’après Akhasone est la même pour chacun : trouver ce dont ils ont besoin, ainsi que les soutiens qui les aideront à créer l’harmonie entre leur travail et leur vie privée.
Karla a constaté l’impact de l’engagement d’Akhasone :
« Le sergent Samonekeo a été la première personne dans mon organisation que j’ai entendue parler publiquement de problèmes de santé mentale en milieux de travail, et ce faisant, il a changé la culture de mon équipe en éliminant la stigmatisation liée à ces discussions. »
Pour Akhasone, ces conversations difficiles sont plus qu’un simple crochet dans une case; elles sont un moyen de faire tomber les barrières, et c’est pourquoi il est champion de la santé mentale.
Shawn Saran
Directeur intérimaire Secteur commercial et des échanges commerciaux
Agence des services frontaliers du Canada
Shawn Saran, directeur intérimaire de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), est passionné par le programme d’aide aux employés (PAE) de son milieu de travail. Après avoir vécu des problèmes de santé mentale dans sa propre famille, notamment de trouver du soutien pour son fils diagnostiqué d’autisme, Shawn était prêt à agir lorsqu’un poste s’est ouvert sur le groupe consultatif régional sur la santé mentale. Shawn a commencé sa carrière en sécurité publique au service correctionnel avant de se joindre à l’AFSC. Au sein des deux organisations, il avait toujours considéré le PAE comme une simple carte ou un pamphlet dans la salle de repos, donc lorsqu’il a accepté un poste de gestion, Shawn a décidé de prendre le téléphone et de voir ce que le PAE avait à offrir. Il a découvert un service qui offrait plusieurs soutiens sous-utilisés.
Shawn a remarqué que la stigmatisation liée au besoin de soutiens en santé mentale avait des répercussions sur le nombre de gens qui tendaient la main pour utiliser les services du PAE. D’après les personnes qui ont proposé sa candidature, Shawn a travaillé inlassablement à éliminer la stigmatisation entourant la santé mentale, en étant honnête à propos de son propre combat. Shawn n’a eu aucun soutien à travers le diagnostic d’autisme de son fils, et il ne voulait pas que les autres vivent la même expérience, et a donc commencé à promouvoir les avantages du programme d’aide aux employés. Il a aussi instauré un bulletin mensuel de nouvelles sur la santé mentale, conçu pour encourager la direction à avoir des conversations sur la santé mentale avec le personnel. Ces conversations permettent de réduire la stigmatisation liée au fait de s’ouvrir sur les problèmes de santé mentale.
En avril 2021, Shawn a vécu une situation de santé alarmante. Une grave crise cardiaque soudaine a laissé Shawn et sa famille en besoin de soutien, non seulement physiquement, mais aussi mentalement et émotionnellement. Shawn s’est alors tourné vers le PAE pour demander de l’aide. À son retour au travail, il a partagé son expérience et s’est assuré que le PAE était là pour quiconque d’autre qui voudrait demander de l’aide. Une des personnes qui a proposé Shawn a dit que cela explique pourquoi Shawn est un champion.
« Shawn affirme que s’il peut avoir les conversations avec les autres, cela prouve que nous sommes tous vulnérables, et qu’il ne faut pas tenir notre santé pour acquise. Il a partagé ce que cette expérience signifiait pour sa propre santé mentale, et la façon dont elle a touché ses proches. Shawn fait preuve d’humanité dans ses interactions quotidiennes avec les gens. Ses expériences personnelles l’ont rendu très empathique et généreux. Il se préoccupe véritablement des gens. »
Shawn n’a pas fini de faire une différence. Il souhaite offrir davantage de soutiens pour les travailleurs qui se retrouvent à l’échelon moyen de l’organisation, ceux et celles, qui, non seulement, ont besoin de protéger leur propre santé mentale, mais qui ont aussi besoin d’aide pour soutenir la santé mentale de ceux et celles qu’ils supervisent. Cet engagement fait de Shawn un champion de la santé mentale.
Sergent Jagdeep Soin
Coordonnateur du Programme du soutien par les pairs – Direction générale
Gendarmerie royale du Canada
Ce ne serait pas exagéré de dire qu’un pair aidant a sauvé la vie de Jagdeep Soin. En effet, au pire moment de sa vie, Jagdeep a demandé l’aide d’un pair aidant par l’intermédiaire de Badge of Life Canada/Insigne de vie Canada. C’est en prenant un café avec un policier de la ville d’Ottawa à la retraite qu’il a entamé son cheminement vers le rétablissement. Ce moment a inspiré Jagdeep à devenir pair aidant au sein de son organisation, la GRC, et bénévole au sein d’autres organisations dans la région d’Ottawa. Cela l’a aussi mené à soutenir la création d’un programme de soutien par les pairs à la direction générale de la GRC. C’était simple, la GRC devait comprendre le coût qu’entraînent les blessures de stress opérationnel (BSO), il a donc fait valoir que la productivité augmenterait si on offrait plus de soutien.
Depuis qu’il a commencé à travailler comme pair aidant, Jagdeep a observé des changements à la GRC. Davantage de soutiens sont offerts, et plus de gens sont prêts à parler de leurs expériences, mais Jagdeep sait que la stigmatisation demeure un enjeu. Pour la combattre, il suggère d’éduquer tous les niveaux de l’organisation sur la santé mentale. Plus précisément, la définition d’une BSO, et la façon d’accéder à de l’aide si vous en avez besoin. Jagdeep croit que l’éducation est essentielle à tous les niveaux, à partir des cadets allant jusqu’au commissaire.
Cela signifie aussi qu’il faut être proactif en ce qui concerne la santé mentale. Celui qui a proposé la candidature de Jagdeep, Phillipe Cyr le décrit en ces termes :
« Ce qui distingue Jag des autres pairs aidants, c’est son programme d’entretien préventif. Quand on rencontre Jag et qu’on lui parle, on entre dans une relation saine qui n’expire jamais. Je n’ai aucune idée de comment il y arrive, mais il appelle régulièrement les gens, dont moi-même, et demande comment ça va. Il rappelle de prendre congé, de se faire plaisir et de maintenir un mode de vie sain. Bien que Jag travaille présentement pour l’unité de soutien par les pairs de la direction générale de la GRC, tout le monde reconnaît Jag comme le visage du programme. »
Lorsqu’on lui demande de recommander des outils au-delà du soutien par les pairs, Jagdeep fait remarquer les avantages du réseautage avec d’autres organisations et groupes communautaires. Le réseautage contribue à accroître les connaissances et à créer un plan des services offerts aux personnes qui ont besoin de soutien. Grâce à son réseau à Ottawa, Jagdeep a pu donner accès à davantage d’éducation, de formation et de services, aux personnes qu’il soutient.
Jagdeep admet que partager son expérience a changé le cours de sa carrière, mais être champion de la santé mentale lui a donné un nouvel objectif.
« J’ai vu trop de souffrance et trop de collègues mourir, qu’on aurait pu sauver s’ils avaient eu quelqu’un à qui parler, quelqu’un qui leur aurait dit, j’ai eu un parcours semblable. En faisant ce travail, on voit la différence qu’on fait et les vies qu’on sauve.»